L'Appel de l’Epoux Divin à la Réconciliation et à l’Unité

Pèlerinage international de prière en Terre Sainte
de
La Vraie vie en Dieu
du 14 au 26 mars
à l'occasion du Grand Jubilé de l'An 2000

Symposium des 19 et 20 mars 2000 à Bethléem

 

Allocution du Père Teófilo Cristobal Ródriguez, de l'Eglise Catholique
prononcée en espagnol le 19 mars 2000

PASSION POUR L'UNITÉ

L’Esprit et l’Epouse disent : " Viens ! "
Que celui qui entend dise : " Viens ! "
Et celui qui a soif, qu'il s’approche,
et que celui qui le désire reçoive gratuitement
l’eau de la
vie. (Ap 22.17)

Joie et Paix en Jésus et Marie !

Chers frères et soeurs, je rends grâce à la Divine Providence de m’avoir choisi, pour que moi, serviteur inutile, témoigne en Son nom que l’Amour est vivant. En cette terre bénie de Bethléem où s’est réalisé l’événement le plus extraordinaire de l’histoire de l’humanité, réaffirmons : " Le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous, et nous avons contemplé Sa gloire, gloire que tient de son Père un Fils unique, plein de grâce et de vérité. " (Jn 1.14).

Ce Verbe (Jésus Christ) ne peut être proclamé ou annoncé que par l’Esprit Saint (cf. 1 Cor 12.13)- Si nous vivons en l’Esprit Saint, nous suivrons aussi l’Esprit Saint (Ga 5.25).

Aujourd’hui, comme jamais auparavant, nous sommes témoins de l’action de l’Esprit Saint. C’est Lui qui convaincra le monde de la Seigneurie de Jésus, et c’est Lui qui nous convoque aujourd’hui aux noces de l’Agneau. L’Esprit Saint et l’Epouse disent, ‘Viens !’ ; c’est l’Esprit joint à l’Epouse (l’Eglise) qui sont en train d’inviter les hommes de toutes races, langues et nations, à un festin, à une nouvelle Pentecôte, à une ère de sainteté encore jamais vue.

" Car le Seigneur mettra son plaisir en toi, et ta terre aura un époux. Car comme un jeune homme épouse une vierge, ton constructeur t’épousera ; et comme la fiancée fait la joie du fiancé, ainsi tu seras la joie de ton Dieu. " (Is 62.4-5)

Réveille-toi, Eglise du Christ, voilà que vient Dieu, vêtu de majesté, qui désire rencontrer son épouse sans tache, ni ride, embellie et resplendissante.

Disons également ‘MARANATHA’ (Viens Seigneur Jésus), nous qui sommes assoiffés de salut ; entrons par l'unique porte, Jésus Christ, et buvons à la source de Son Coeur eucharistique et miséricordieux. Lui, mystiquement, depuis sa croix, ne cesse de gémir en disant " J’ai soif ", soif des âmes, soif de voir Son Eglise unie dans l’amour et dans la paix de tous ses enfants.

Nous sommes ici pour étancher cette soif et recevoir cette eau de la vie, le torrent de son Esprit. Jésus Christ nous a promis : " Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive et qu'il croie en Moi comme le dit l'Ecriture : de son sein couleront des fleuves d'eau vivante. " (Jn 7.37-38). Saint Jean ajoute qu'il se réfère à l'Esprit que doivent recevoir celui qui croiront en Lui. Saint Paul nous exhorte : " Procédez selon l'esprit et vous ne donnerez pas satisfaction aux convoitises de la chair. " (Ga 5.16). Procéder selon l’Esprit, c’est nous ouvrir à l’amour du prochain. L’amour est la plénitude, l'accomplissement de la loi. Jésus nous rappelle : " Si quelqu'un M'aime, il gardera Ma Parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous établirons notre demeure en lui. " (Jn 14.23).

Frères et soeurs, aimons-nous réellement le Coeur de Jésus ? Aimer c’est mourir à mes appétits charnels (fornication, impureté, libertinage, idolâtrie, sorcellerie, haine, discorde, jalousie, colère, ambition, divisions, dissensions, rivalités, ivrognerie, gloutonnerie etc.) ; de telles choses n'hériteront pas le Royaume de Dieu (cf. Ga 5.18). En lequel de ces appétits suis-je moi-même ? En lequel se trouve mon Eglise ?

Nous sommes venus ici pour être guéris, purifiés, pardonnés en cette année jubilaire. Le Seigneur dit : " Lavez-vous, purifiez-vous ; quittez vos actions mauvaises de devant Ma vue ; cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien. (...) Ainsi, vos péchés fussent-ils comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme neige ; s’ils sont rouge comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. " (Is 1.16-18). Dans un autre passage, le prophète [Isaïe] nous dit, dans le chant du serviteur souffrant : " Il a été transpercé pour nos infidélités, broyé pour nos fautes. Il supporte le châtiment qui nous apporte la paix, et c'est par ses plaies que nous sommes guéris. " (Is 53.5).

Laissons-nous guérir par le Seigneur. Si un malheureux invoque le Seigneur, Il l’écoute. Il est nécessaire que nous comprenions et acceptions que l'authentique oecuménisme ou l’unité entre les chrétiens nous sera donnée comme fruit de notre renoncement et de notre humiliation devant la main puissante de Dieu (cf. 1 P 5.6). Le coeur contrit et humilié attire la bénédiction de Dieu. Humilions-nous devant le Seigneur et Lui vous élèvera (Jc 4.10).

Le ‘mea culpa’ que l’Eglise nous invite à vivre en cette année jubilaire ne doit pas être un rite vide, superficiel, privé d’un authentique esprit de contrition. Nous devons ouvrir notre coeur à l’appel de l’Esprit Saint pour qu’il brûle dans son feu et assouplisse notre orgueil, notre arrogance et notre superbe. L’artisan de l’unité est et sera l’Esprit Saint. C’est pourquoi il faut l’invoquer avec ferveur : " Viens Esprit Saint ! "

Le Saint Père Jean Paul II, le 9 mai 1999, en présence du Patriarche Théoctiste de Roumanie, a mentionné dans son homélie1, entre autres ceci :

" Je souhaite vivement et je prie afin que l'on puisse parvenir le plus tôt possible à la pleine communion fraternelle entre tous les croyants dans le Christ en Occident et en Orient. Pour cette unit, vivifiée dans l'amour, le divin Maître a prié au Cénacle, la veille de sa passion et de sa mort.

Cette unité des chrétiens est avant tout une oeuvre de l’Esprit Saint qu’il faut invoquer incessamment. Le jour de la Pentecôte, les Apôtres, qui jusqu'à ce moment étaient maladroits et craintifs, devinrent pleins de courage et de zèle apostolique. [...]

Au terme du second millénaire, les sentiers qui s’étaient séparés commencent à se rapprocher, et nous assistons à l’intensification du mouvement oecuménique visant à atteindre la pleine unité des croyants. " (L'Osservatore romano en langue française N.20 - 18 mai 1999, page 8)

L’amour de Dieu a été déversé dans nos coeurs par l’Esprit Saint, qui nous a été donné (Rm 5.5). Pourquoi ne voit-on pas entre les chrétiens cet amour ? Que nous manque t-il ? Je pense en toute humilité que nous ne sommes pas conscients de notre condition d’enfants de Dieu. Nous avons laissé le mensonge du diable, les tentations du monde, les passions du corps nous réduire en esclavage. Ces trois ennemis nous manipulent, poursuivent et nous asservissent, et, très souvent, ils tuent tout vestige, toute image de Dieu en nous. Dans cette condition lamentable, il nous coûte d’accepter la grande Miséricorde que Dieu a eue pour nous, en Christ. " Dieu a tant aimé le monde, qu'Il a livré son Fils unique, pour que ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais qu'ils aient la vie éternelle. " (Jn 3.16)

Jésus est venu nous révéler le visage miséricordieux du Père. Il est le Sacrement du Père. Qui le voit, voit le Père (Jn 14.9). Pour cette raison, sa mort est notre libération et sa résurrection notre gloire. Jésus mort et ressuscité nous communique son Esprit, pour que nous puissions dire à Son Père et notre Père : " Abba ! " Ce n’est pas un esprit d’esclave que avons reçu, pour retomber dans la peur. L’amour chasse la peur, et pour cette raison, l'authentique disciple de Jésus n’a pas peur de l’avenir, ne recule pas devant les menaces, car il sait très bien qu’en Christ nous sommes plus que vainqueurs, Lui qui a vaincu tous nos ennemis réunis.

" L’Esprit Saint s'unit à notre esprit pour donner témoignage que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes également héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ, si nous partageons ses souffrances, pour être également glorifiés avec lui. " (Rm 8.16)

Peut-il y avoir, pour un mortel, plus grande dignité que celle d’être fils de Dieu ?

Quel amour a pour nous le Père pour nous appeler enfants de Dieu - ce que nous sommes ! (1 Jn 3.1)

Dans la mesure où chacun de nous prend conscience de sa condition d’enfant de Dieu, il s’efforcera à vivre dans la sainteté. Il désirera être toujours agréable aux yeux de Dieu. Rien ne plaît autant au Père trois fois saint, que de voir ses enfants être des saints.

La sainteté est l’ornement de la maison du Père, nous dit le Psaume (Ps 93.5). En outre, Sa volonté, c’est que nous soyons saints (1 Th 4.3).

Dans mon expérience pastorale, la plus grande tragédie que j’aie pu voir dans le peuple de Dieu, y compris les âmes consacrées, c’est la résistance et l'opposition à vivre saintement. Sans sainteté, personne ne verra Dieu (He 12.14). Ma condition de créature misérable n’est pas un empêchement à la grâce sanctifiante de Dieu, si je conserve le profond désir de la sainteté. Chacun de nous, comme St. Paul, a son propre aiguillon de Satan (compris comme faiblesse ou fragilité). Mais n’oublions pas les paroles du Seigneur : " Ma grâce te suffit, que ma force se réalise dans ta faiblesse. " (2 Cor 12.9)

Combien d’entre vous se sont posé sérieusement cette question : est-ce que je veux devenir saint ? " Ce que nous serons ne s’est pas encore manifesté. Nous savons que, lorsqu’il se manifestera, nous serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons tel qu’Il est. " (1 Jn 3.2)

C’est lorsque j’aurai réalisé ma condition d’enfant de Dieu que je comprendrai en l’Esprit Saint que chaque homme est mon frère et est objet de mon amour, respect et affection.

C’est lorsque je serai convaincu de ma condition d’enfant du Père que j’accepterai d’un amour sincère celui qui est à mon côté, peu importe qu’il soit Orthodoxe, Luthérien, Calviniste, Méthodiste, Anglican, Presbytérien, Pentecôtiste ou sans dénomination. Mes yeux pourront le regarder avec une âme pure, sans souillure ni hypocrisie. Et l’amour s’élève au-dessus des restrictions ou positions dogmatiques. Comme l'a dit St. Jean de la Croix, sur le tard, " nous serons jugés sur amour. " " Aimez-vous intensément les uns les autres avec un coeur pur " (1P 1.22). " L’amour recouvrira la multitude de nos péchés " (1 P4.8). L’amour peut tout parce qu’il vient de Dieu et Dieu est Amour.

Regardons-nous dans les yeux durant quelques secondes et posons-nous cette question : suis-je convaincu dans ma foi, que ton Père est mon Père, que ton Dieu est mon Dieu, et que, par conséquent, tu es mon frère et ma soeur ? Donne-moi la main et tu seras mon frère. Si nous pouvons unir nos mains, pourquoi ne pouvons-nous pas unir nos coeurs ?

Le Saint Père, dans son audace pour l'unité, a dit en Roumanie2 : " ...peu de jours nous séparent désormais du début du troisième millénaire de l'ère chrétienne. Les hommes ont les yeux fixés sur nous, dans l'attente. Ils tendent l'oreille pour entendre de nous, de notre vie plus encore que de nos paroles, l'annonce antique : "Nous avons trouvé le Messie". Ils veulent voir si nous sommes capables, nous aussi, de laisser les filets de notre orgueil et de nos peurs pour "annoncer l'année de grâce du Seigneur." Nous franchirons ce seuil avec nos martyrs, avec tous ceux qui ont donné leur vie pour la foi : orthodoxes, catholiques, anglicans, protestants. Depuis toujours, le sang des martyrs est une semence qui donne naissance à de nouveaux fidèles du Christ. Mais pour ce faire, nous devons mourir à nous-mêmes et ensevelir le vieil homme dans les eaux de la régénération, et ressusciter comme créatures nouvelles. Nous ne pouvons décevoir l'appel du Christ et les attentes du monde, ni manquer d'unir nos voix pour que retentisse davantage pour les nouvelles générations la parole éternelle du Christ. " (L'Osservatore romano en langue française N.20 - 18 mai 1999, page 8.)

C'est un divin Appel Nuptial à la Réconciliation et à l’Unité. Réconcilions-nous avec Dieu et avec le prochain. La voix notre Bien-Aimé résonne et l'on peut percevoir le bruit de ses pas. Le meilleur accueil que nous puissions lui faire, ne serait-ce pas qu'Il nous trouve réconciliés dans l'amour ? Qu’attendons-nous ?

" J’entends la voix de mon bien-aimé ! Voici qu’il vient, bondissant sur les montages, sautant sur les collines. (...). Mon bien-aimé me parle, il me dit : ‘lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Voici que l’hiver est fini ; la pluie a cessé, elle s'en est allée. " (Ct 2.8-11)

Celui qui est assis à la droite du Père, Jésus Christ, reviendra comme il a promis. C'est l'heure de se réveiller de léthargie, la lumière dissipe les ténèbres et la nuit de la désunion fait place au jour de la réconciliation. L’hiver de l’incompréhension et des disputes entre les chrétiens ne peut pas résister à l’arrivée du printemps de l’Esprit, aux jours de l’unification, de la recréation et sanctification du Peuple de Dieu.

Unité ! Unité ! C’était le cri poussé spontanément par les foules en Roumanie lors de la visite du Pape. Unité et Paix soit notre cri en cette terre de Jésus, comme il fut chanté à la première Nativité : " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes en qui Il se complaît. " (Lc 2.4).

L'heure est arrivée de convaincre le monde de la puissance de l’Evangile. Que nous ne soyons pas témoins d’un défunt, mais du Ressuscité. Il n'y a pas d'autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés. Jésus Christ est l'unique réponse, l’unique chemin, l’unique vérité. Jamais on n’a entendu [parler] dans l’histoire, d’un Dieu qui, par amour, s’est incarné et a habité parmi les hommes. De même, c’est par amour qu’il s’est livré à la pire mort, afin de proclamer depuis le royaume de la mort le triomphe de la vie. " Ô mort, où est ta victoire ? La mort a été engloutie par la victoire. " (1 Cor 15,55)

Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi, vaine notre espérance, et vain cet effort d’unité que nous les croyants nous réalisons aujourd’hui en Lui.

Il a promis d'être avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Il est aujourd’hui ici, avec nous, et il attend de chacun de nous que nous soyons des charbons embrasés par Son Esprit pour incendier la terre de Son Amour. " Je suis venu mettre le feu sur la terre, et combien je désire qu’il soit déjà allumé ! " (Lc 12.49)

Le Card. Roger Etchegaray, Président du comité pour le grand jubilé de l’an 2000, dans son homélie de clôture de la semaine de prière pour l’unité à St. Paul-hors-les-Murs, a cité une jolie anecdote. C’est un moine orthodoxe qui la lui a racontée :

Quand le Christ, après Pâque, était en train de monter au Ciel, il baissa les yeux vers la terre et il la vit plongée dans l’obscurité, sauf quelques petites lumières sur la ville de Jérusalem. En pleine ascension, Il croise l’ange Gabriel, habitué aux mission terrestres, qui lui demande : " Que sont ces petites lumières ? " Le Christ lui répondit : " Ce sont les Apôtres groupé autour de ma Mère. Et mon plan, à peine rentré au ciel, est de leur envoyer l’Esprit Saint, pour que ces petits feux deviennent un grand brasier qui enflamme d’amour la terre entière. " Gabriel ose répondre : " Et que ferez-vous si ce plan ne réussit pas ? " Après un instant de silence, le Seigneur répliqua : " Je n’ai pas d’autre plan ! " (L'Osservatore romano en langue française N.5, 1er février 2000, page 6). Alors, à son tour, le Cardinal demanda : "Sommes-nous convaincus que c’est bien là le seul plan du Seigneur [...] ? Le seul qui puisse faire face aux forces de division ? "

Chers frères et soeurs, je voudrais vous lancer un profond appel au terme de mon intervention, qui vient de mon coeur. Depuis l’enfance, j'ai fait l’expérience au sein de ma famille, du drame de la division.

J’ai une grand-mère très religieuse, d'origine baptiste, des oncles et cousins pentecôtistes et mes parents sont catholiques. Dans les trois églises j'ai reçu le message de l’Evangile, mais j'étais incapable de comprendre pourquoi nous étions séparés, alors que Jésus était le même dans chaque église. Le temps a passé et j'ai été appelé au ministère sacerdotal.

En 1979, dans l’Eglise de la Réconciliation, le Fr. Roger Schutz, face à l’icône de la Vierge, a prié pour moi, et j’ai retenu une phrase qui s'est transformée en consigne de mon ministère sacerdotal : " passion pour l’unité ". Au nom de Jésus Christ, je vous demande de vous laisser réconcilier par Dieu.

Je représente un petit pays d'à peine de 2 millions et demi d’habitants, avec une position géographique privilégiée. Depuis la découverte de l’Amérique, il a servi de pays de transit pour tous les peuples. Sur notre emblème national est écrit cette phrase en latin : Pro mundi beneficio (pour le bénéfice du monde).

 

Le canal de Panamá n'est pas seulement une oeuvre merveilleuse du génie humain. Il est pour moi un symbole où, sur à peine 14 kilomètres de longueur et par un jeu d'écluses, fraternisent les deux grands océans Atlantique et Pacifique. Qu’est-ce qui rend possible cette union ?

Deux facteurs. 1. L’ouverture de chaque porte d'écluse. 2. L'alimentation par l'eau douce d’un lac, le lac Gatún qui, une fois remplies les écluses, permet aux bateaux de passer d'une porte d'écluse à l'autre. Ce génie humain, don de Dieu donné aux hommes, m'inspire l’allégorie suivante :

Le Coeur de Jésus est un canal ouvert dans lequel tous les hommes peuvent se plonger et naviguer sans peur. Il désire que ses trois écluses, les Catholiques, les Orthodoxes et les Protestants, nous ouvrions nos portes, pour que les eaux douces de son Esprit Saint coulent de l'une à l'autre sans résistance. Ouvrons les portes au Rédempteur, sans peur, n'ayons pas peur. Que tous nous puissions transiter dans l'océan de l'amour de Dieu qu'est le côté ouvert du Christ, le Canal de la Grâce. Ces deux grands océans qui par le Canal de Panama, se connectent, représentent pour moi le Coeur de Jésus et de Marie qui, par l'Esprit sont un seul coeur. Ma passion pour l’Unité me pousse à vous demander au nom de ces deux Coeurs qui crient ‘Aime-Moi’ (quand tu aimes ton prochain, c'est Moi que tu aimes), que nous nous engagions par des actes concrets, à vivre et à agir dans l'amour. Demandons les sentiments de leurs Coeurs :

" Jésus enseigne-moi à chercher ce que Tu cherchais,
à sentir ce que Tu sentais, à dire ce que tu disais,
à penser ce que Tu pensais, et à aimer ce que Tu aimais. "

 

Que personne ne sorte de cet Appel Nuptial comme il y est arrivé ; que nous soyons véritablement transformés par l’Amour. C’est ainsi que je j'élève ma prière et [que j'exprime] mon éternelle gratitude aux organisateurs, en particulier à Vassula, de m’avoir fait confiance en m'ayant permis de vous exposer cette réflexion.

 

Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, Notre Seigneur et Sauveur, Principe et Fin, Toi qui est le même hier comme aujourd’hui et pour les siècles, vers Toi j'élève mon humble prière avec les sentiments de Ton Coeur. Que tous soient un, comme Tu es un avec le Père et le Saint Esprit.

Envoie une fois de plus sur cette assemblée oecuménique le Consolateur, envoie Ton Feu ; touche, guérit, transforme, renouvelle et libère nos coeurs enfermés. Panse les plaies de nos discordes, de nos ressentiments, nos peurs et nos méfiances mutuelles. Guéris-nous des préjugés, des fausses appréciations et des jugements téméraires les uns vis-à-vis des autres.

Viens Esprit Donneur de vie et souffle ton haleine vivifiante sur nos ossements desséchés. Viens Esprit, et prépare nos âmes en les embellissant par Tes nouveaux dons, en les parfumant de l'arôme des vertus. Suscite en chaque coeur la soif de la sainteté, car tout ce que Tu touches, Tu le sanctifie. Viens Esprit et renouvelle le visage de ce monde, de notre Eglise et de tous les peuples, pour que disparaisse la haine et la violence ; que se taise pour toujours le bruit des armes, et qu'il cède la place à la culture de la fraternité où tous les hommes auront droit au Pain de chaque jour, et que soit respectée la dignité de chaque homme et femme.

Viens Esprit, et uni à la Nouvelle Ève, la Mère de la réconciliation, Mère de la nouvelle humanité, Mère Très Sainte que rencontrent les races, peuples et nations. Que tous, sous Son manteau, nous puissions parler l'unique langage des enfants de Dieu, le langage de l’Amour. Que cet Amour qui jaillit du côté transpercée du Crucifié dure pour toujours. A Toi la Gloire, la Puissance, la Louange pour les siècles de siècles. Amen, amen, et amen !

Père Teófilo Cristobal Ródriguez, Prêtre Catholique
(allocution prononcée en espagnol) 

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Mise en page : 29-07-2000 19:25
Association La Vraie Vie en Dieu - Suisse
tlig-ch@tlig.org

 


Notes

1. A l'occasions de la concélébration eucharistique solennelle présidée par le Pape Jean Paul II en présence de Sa Béatitude le Patriarche Théoctiste, le dimanche 9 mai 1999 dans le parc Podul Izvor de Bucarest.

2. Sa Sainteté le Pape Jean Paul II à Sa Béatitude Théoctiste, Patriarche de l'Eglise Orthodoxe de Roumanie, en présence du Saint-Synode, au Palais patriarcal de Bucarest, le 8 mai 1999.