ç retour
cahier 81 : 25
octobre 1995, après la Notification de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
ç
retour cahier 85 : ...même
certains de tes amis se sentent honteux de ta présence
lorsqu'ils sont avec toi, à cause de la notification, alors
qu'ils appellent cela "prudence"...
(27 septembre 1996)
...dans
l'Eglise, Dieu a donné la première place aux apôtres, la
seconde aux prophètes
(1 Co 12.28) 20.10.90
Y-a-t-il eu un seul prophète qui n'ait été
persécuté, menacé ou attaqué ?
Ils sont placés seconds en rang dans Mon Eglise, après les
apôtres,
quoiqu'ils aient toujours été maltraités et malmenés car de
leur bouche,
ils entendent la vérité et la vérité les dérange. 30.6.90
Depuis 2004,
la Notification n'est plus d'actualité.
Voir à ce sujet la position
actuelle de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,
exprimée par son Préfet, SE le Cardinal Joseph Ratzinger.
Nous reproduisons ici, à titre documentaire, le texte de cette
Notification de 1995, qui a perdu désormais toute actualité.
 
Dans son édition en
langue française du 31 octobre 1995, L'OSSERVATORE ROMANO avait publié le texte suivant,
traduction officielle de la NOTIFICATION
parue dans son édition en italien du 23-24 octobre 1995.
Il est à noter que, telle que publiée en français, cette traduction officielle présente une grave "coquille":
Le passage "...in contrasto con la dottrina cattolica" ("...en contraste avec la doctrine catholique")
a été traduit par erreur "...en opposition avec la doctrine chrétienne".
N. 44 - 31 octobre 1995 | L'OSSERVATORE ROMANO | Hebdomadaire en langue française 11 |
CONGREGATION
POUR LA DOCTRINE DE LA FOI NOTIFICATION De nombreux évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs, s'adressent à cette Congrégation pour obtenir un jugement faisant autorité à propos de l'activité de Mme Vassula Ryden, grecque-orthodoxe, résidente en Suisse, qui diffuse dans les milieux catholiques du monde entier, par sa parole et ses écrits, des messages attribuables à de présumées révélations célestes. Un examen attentif et serein de toute la question, effectué par cette Congrégation dans le but d'«éprouver les esprits pour voir s'ils viennent de Dieu » (cf. 1 Jn 4, 1), a relevé - à côté d'aspects positifs - un ensemble d'éléments fondamentaux qui doivent être considérés comme négatifs à la lumière de la Doctrine catholique. Outre le fait de mettre en relief le caractère suspect des modalités selon lesquelles ont lieu les présumées révélations, il faut souligner certaines erreurs doctrinales qui y sont contenues. On utilise, entre autres, un langage ambigu à propos des Personnes de la Très Sainte Trinité, allant même jusqu'à confondre les noms et les fonctions spécifiques des Personnes divines. Dans ces présumées révélations, est annoncée une période imminente de prédomination de l'antéchrist au sein de l'Eglise. Dans une optique millénariste, est prophétisée une intervention définitive et glorieuse de Dieu, qui devrait bientôt instaurer sur terre, avant la venue définitive du Christ, une ère de paix et de bien-être universel. En outre, est également prévue la venue prochaine d'une Eglise qui serait une sorte de communauté pan-chrétienne, en opposition avec la doctrine chrétienne. Le fait que dans les écrits successifs de Mme Ryden, les erreurs susmentionnées n'apparaissent plus, est le signe que les présumés « messages célestes » sont uniquement le fruit de méditations privées. En outre, Mme Ryden, qui participe habituellement aux sacrements de l'Eglise catholique, bien qu'étant grecque-orthodoxe, suscite dans différents milieux de l'Eglise catholique un profond étonnement, car elle semble se placer au-dessus de toute juridiction ecclésiastique et de toute règle canonique et, de fait, crée un désordre oecuménique qui irrite nombre d'autorités, de ministres et de fidèles de sa propre Eglise, se plaçant en dehors de la discipline ecclésiastique de cette même Eglise. Etant donné que, malgré certains aspects positifs, l'effet de l'activité de Mme Vassula Ryden est négatif, cette Congrégation sollicite l'intervention des évêques afin qu'ils informent comme il se doit leurs fidèles, et que ne soit accordée aucune place, dans le cadre de leurs diocèses, à la diffusion de ses idées. Elle invite enfin tous les fidèles à ne pas considérer comme surnaturels les écrits et les interventions de Mme Vassula Ryden et à conserver la pureté de la foi que le Seigneur a confiée à l'Eglise. De la cité du Vatican, le 6 octobre 1995 |
Dès sa publication, cette Notification a suscité jusqu'au sein de la
hiérarchie de l'Eglise, de très nombreux de réactions consternées.
Voici quelques-unes de ces réactions :
Déclaration de Mrg
Frane Franic, Présid. de la Comm. théol.
des Evêques de l'ex-Yougoslavie :
"je demande humblement au Saint Siège que la
dite condamnation soit rétractée et qu'il soit surtout déclaré qu'elle est
illégitime..." (15 novembre 1995)
Déclaration du
Cardinal Ratzinger, Guadalajara, Mexique
à propos de Vassula :
"Vous pouvez continuer à promouvoir ses écrits..." (10 mai 1996)
Déclaration
du Cardinal Ratzinger aux Evêques du Brésil
favorables à Vassula :
"Continuez comme vous l'avez fait jusqu'à
maintenant... " (25 janvier 1996)
Jugement de Mrg
Lázaro Pérez Jiménez,
Présid. de la Comm. doctrin.
de la Conf. des Evêques du Mexique, sur le "Cantique de l'Epoux" (24 juillet 2000)
Voici encore une des réactions suscitée en novembre 1995, immédiatement après la publication de la Notification :
L'étonnante NOTIFICATION de la Congrégation pour la Doctrine de
la Foi publiée à l'encontre de Mme Vassula Rydén le 23 octobre
1995 dans l'édition italienne de l'Osservatore Romano a
consterné à divers titres énormément de gens, à commencer
par les lecteurs de l'oeuvre remarquable de Vassula, "la vraie vie en Dieu". Pourquoi étonnante ? Parce que cette NOTIFICATION détonne radicalement sur l'habituelle rigueur, l'habituel sérieux des communiqués émanant de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui n'a pas pour habitude de faire preuve de désinvolture dans ses publications, dont le langage est toujours mesuré, et où chacun des termes a été minutieusement pesé. Rien de cela dans cette NOTIFICATION qui, à l'évidence, n'émane pas de son préfet, le cardinal Joseph Ratzinger ; en effet, on n'y retrouve nullement son style net, précis et clairvoyant. A-t-il été mis devant le fait accompli d'une publication faite à son insu, au nom de sa propre congrégation ? Jamais le cardinal Ratzinger ne se serait commis à donner son accord sur un texte aussi mal documenté et, surtout, aussi offensif et péjoratif dans le ton et l'expression utilisés à l'encontre d'une personne physique en vie, en l'occurrence une simple mère de famille orthodoxe grecque, dont le seul tort est de témoigner publiquement de son attachement ... précisément au pape et à la doctrine de la foi de l'Eglise catholique ! Alors que Vassula, accusée, n'a jamais été invitée par qui que ce soit à faire valoir sa défense, au mépris des droits fondamentaux de la personne humaine, la NOTIFICATION commence par annoncer qu'a été accompli par cette congrégation un "examen attentif et serein de toute la question". Or, dès les premières lignes, l'évidence s'impose : la question n'a précisément pas du tout été examinée. Voyons plutôt : La NOTIFICATION dénonce des "erreurs doctrinales" dans l'oeuvre de Vassula. Or, on s'aperçoit très vite que les auteurs de cette NOTIFICATION n'ont fait que reprendre à leur compte sans les vérifier d'anciennes objections formulées par divers détracteurs, objections qui ne résistent pas au premier examen sérieux et qui ont entre-temps été entièrement réfutées par plusieurs théologiens réputés qui ont démontré que ces prétendues "erreurs doctrinales" se trouvent dans les oeuvres de plusieurs saints canonisés par l'Eglise, ou même tout simplement ... dans la Bible ! Mais puisque la NOTIFICATION nous les présente, examinons ces "erreurs doctrinales". Vassula est accusée d'utiliser "un langage ambigu à propos des Personnes de la Très Sainte Trinité, allant même jusqu'à confondre les noms et les fonctions spécifiques des Personnes divines". En fait, comme il est très facile de s'en rendre compte à la lecture de la vraie vie en Dieu, l'oeuvre de Vassula fait au contraire preuve d'une exceptionnelle inspiration dans les textes concernant précisément chacune des personnes de la Trinité. Quant à l'accusation de "langage ambigu", on pourrait l'appliquer à de nombreux passages de la Bible elle-même. Par exemple "un enfant nous est né, un fils nous a été donné... son nom : Merveilleux conseiller, Dieu fort, Père à jamais, prince de la paix." (Is 9.5), ou encore "Qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14.9). Que devrait-on dire alors de Saint-Siméon-le-nouveau-théologien, qui a parlé de la Trinité dans les mêmes termes que Vassula ? Les prétendues "erreurs doctrinales" de Vassula sont ni plus ni moins les mêmes que celles de Saint Siméon, quand elles ne sont pas purement et simplement celles de la Bible elle-même ! Les auteurs de la NOTIFICATION accusent Vassula d'annoncer "une période imminente de prédomination de l'antéchrist au sein de l'Eglise". Or, cette prétendue citation ne se trouve nulle part dans l'oeuvre de Vassula. Bien que très rarement mentionné dans l'oeuvre, il est effectivement question de l'Antéchrist dans la Vraie Vie en Dieu, mais pas du tout de la façon caricaturale présentée par la NOTIFICATION. Dans les trois messages où il en est question, l'Antéchrist est défini avec soin comme étant l'esprit de rébellion. Or, personne ne peut nier actuellement que l'Eglise est envahie par la rébellion, cette protestation débridée qui, dans le livre de Vittorio Messori "Entretien sur la foi", est justement l'un des thèmes de préoccupation abordés par le Cardinal Joseph Ratzinger lui-même, qui cite à ce sujet la fameuse phrase du pape Paul VI : "J'ai la sensation que, par quelque fissure, la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu". Avant de dénoncer les "erreurs doctrinales" de Vassula, les auteurs de la NOTIFICATION auraient dû commencer par lire le préfet de leur propre Congrégation ! De même, s'ils avaient seulement lu le Catéchisme de l'Eglise catholique, ils auraient constaté que la venue de l'Antéchrist y est également annoncée (§ 675)* comme par Vassula*... Dès lors, en quoi consistent les "erreurs doctrinales" reprochées à Vassula ?* Les auteurs de la NOTIFICATION accusent également Vassula de "prophétiser, dans une optique millénariste, une intervention définitive et glorieuse de Dieu, qui devrait bientôt instaurer sur la terre, avant la venue définitive du Christ, une ère de paix et de bien-être universel". Là encore, cette prétendue citation ne se trouve nulle part dans l'oeuvre de Vassula, dont la pensée se trouve ici à nouveau caricaturée. En fait, là également, le Catéchisme de l'Eglise catholique s'exprime (§ 677)* en des termes tout à fait comparables à ceux de Vassula*. Pourquoi Vassula n'annoncerait-elle pas, elle aussi, la venue du règne de Dieu sur la terre comme au ciel ? N'est-ce pas là précisément ce que nous demandons chaque fois que nous prions le Notre Père ? Là encore où sont les prétendues "erreurs doctrinales" dénoncées chez Vassula ? Enfin, la NOTIFICATION déclare avec aplomb que dans l'oeuvre de Vassula "est également prévue la venue prochaine d'une Eglise qui serait une sorte de communauté pan-chrétienne*, en opposition avec la doctrine chrétienne". Or, c'est absolument faux : rien de tel ne se trouve dans l'oeuvre de Vassula, bien au contraire. Tout au long de son oeuvre et dans ses conférences, Vassula ramène inlassablement ses lecteurs et ses auditeurs à suivre la doctrine du pape Jean-Paul II. Cela est très facile à vérifier : il suffit d'ouvrir ses livres ! Comment les auteurs de la NOTIFICATION ont-ils pu en arriver à publier de pareilles énormités dans l'Osservatore Romano ? Quel but poursuivent-ils en fait ? Serait-ce indirectement le Pape Jean-Paul II qui serait visé ? Vassula serait-elle en fait victime des luttes feutrées visant à mettre le Pape en difficulté au moment précis où se nouent des contacts prometteurs mais délicats avec le Patriarche de Constantinople Bartholomeos Ier ? On aurait voulu saboter les initiatives héroïques de ces deux chefs religieux et créer un incident majeur entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe, qu'on n'aurait pas agi autrement. Les auteurs de la NOTIFICATION constatent toutefois "le fait que dans les écrits successifs de Mme Ryden, les erreurs mentionnées n'apparaissent plus", mais y voient, selon eux, "le signe que les présumés messages célestes sont uniquement le fruit de méditations privées". Cette déduction spécieuse - qui ne saurait être un argument - est tout simplement contraire à la célèbre recommandation faite en la matière par le pape Benoît XIV : "Nous donnons l'avertissement de diligemment se souvenir qu'on ne peut parvenir à un jugement correct du vrai sens voulu par un auteur à moins que son livre ne soit lu en entier dans toutes ses parties et que les choses que l'on trouve à différents endroits soient comparées les unes aux autres, et à moins que l'objectif et le dessein de l'auteur soient attentivement considérés et examinés. L'auteur ne doit pas être jugé sur l'une ou l'autre proposition arrachée de son contexte ou séparée d'une autre proposition que l'on trouve dans le même livre ; car il arrive fréquemment que ce qu'un auteur exprime incomplètement ou obscurément en un endroit de son oeuvre, se trouve expliqué clairement, complètement et distinctement à un autre endroit ; de sorte que l'obscurité qui semblait cacher quelque erreur se trouve dès lors entièrement dissipée, et la proposition s'avère exempte d'erreur." Les auteurs de la NOTIFICATION paraissent manifestement ignorer la jurisprudence du Magistère de l'Eglise en la matière ! Mais il y a encore bien plus grave. Les auteurs de la NOTIFICATION portent de graves accusations publiques contre la personne même de Vassula, contre sa réputation, ceci au mépris de la charité Evangélique, du droit international, de la Convention des droits de l'homme et ... du Droit canonique. La NOTIFICATION viole une recommandation du Christ : "fais-lui tes reproches seul à seul ; s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire se règle entre deux ou trois témoins" (Mt 18.15-16). Etant donné que "il y a des justes qui sont traités selon la conduite des méchants" (Qo 8.14), l'Ecriture nous recommande au préalable : "Ne blâme pas avant d'avoir examiné. Instruis-toi avant de parler. Interroge ton ami, car la calomnie est fréquente ; ne te fie pas à tout ce qu'on dit" (Si 11.7 ; 18.19 ; 19.15). Avant de jeter nommément et publiquement le discrédit sur la personne de Vassula, les auteurs de la NOTIFICATION ont-ils préalablement pris soin de la rencontrer personnellement, comme le demande l'Evangile ? Lui ont-ils fait leurs reproches seul à seul, comme le Christ lui-même le demande ? Ont-ils équitablement attendu de voir le résultat de ces reproches seul à seul ? Sont-ils ensuite revenus avec une ou deux personnes afin que toute l'affaire se règle entre deux ou trois témoins ? La réponse est non. Contrairement à l'annonce préliminaire de la NOTIFICATION qu'a été fait un "examen attentif et serein de toute la question", rappelons que Vassula n'a jamais été invitée par qui que ce soit à faire valoir sa défense. Elle n'était absolument pas prévenue de cette condamnation et l'a apprise, comme tout le monde, par les media*. Ce fait est absolument inconcevable et révolte le plus élémentaire bon sens. Le (vrai) Magistère de l'Eglise, expert en humanité, sachant la difficulté que nous avons tous à comprendre l'Evangile et à le mettre en pratique, nous a donné un excellent guide pratique, le Droit Canonique. "C'est en raison de votre dureté de coeur qu'il a écrit pour vous cette prescription", nous dit Jésus (Mc 10.5) ; en effet, pour peu qu'on vive selon la charité, le passage de l'Ecriture cité plus haut (Mt 18.15-16) devrait déjà largement nous suffire pour régler la plupart des malentendus. Or, bien qu'il ne soit théoriquement pas nécessaire de rappeler à des chrétiens ce qui semble être une évidence première, le Droit Canonique insiste à dessein et à juste titre, en raison de notre dureté de coeur : "il n'est permis à personne de porter atteinte de façon illégitime à la bonne réputation d'autrui" (Can. 220) ; "les fidèles ont le droit d'être jugés selon les dispositions du droit, qui doit être appliqué avec équité" (Can. 221.2)*. Où sont le droit et l'équité dans cette lamentable NOTIFICATION ? A défaut de s'en tenir à la charité chrétienne, les rédacteurs de la NOTIFICATION auraient, du moins, pu consulter le Code de Droit canonique... Mais les rédacteurs de la NOTIFICATION s'estiment-ils soumis au Droit canonique ? La NOTIFICATION dénonce Vassula "qui participe habituellement aux sacrements de l'Eglise catholique, bien qu'étant grecque-orthodoxe, suscite dans différents milieux de l'Eglise catholique un profond étonnement, car elle semble se placer au-dessus de toute juridiction ecclésiastique et de toute règle canonique". Avant de porter une accusation aussi grotesque et de brandir les "règles canoniques", les rédacteurs de la NOTIFICATION feraient bien de commencer par balayer devant leur porte ! Ils auraient dû, là encore, consulter eux-mêmes le Code de Droit canonique qu'ils ignorent manifestement. Ils y auraient découvert que, contrairement à ce qu'ils affirment dans la NOTIFICATION, le Code donne expressément aux fidèles des Eglises orthodoxes le droit de communier dans nos églises catholiques : "Les ministres catholiques administrent licitement les sacrements de pénitence, d'Eucharistie et d'onction des malades aux membres des Eglises orientales qui n'ont pas la pleine communion avec l'Eglise catholique, s'ils le demandent de leur plein gré et s'ils sont dûment disposés" (Can. 844.3)*. Cette disposition qui vise expressément les fidèles orthodoxes vient précisément de nous être encore récemment confirmée par le Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'oecuménisme promulgué par Jean-Paul II le 25 mars 1993 (L'Osservatore Romano en langue française No 2268, 15 juin 1993). Puisque le Droit canonique admet à la confession et à la communion même les orthodoxes "qui n'ont pas la pleine communion avec l'Eglise catholique", à plus forte raison doit-on y admettre Vassula qui passe son temps à convaincre les protestants et les orthodoxes à s'incliner devant l'autorité et l'enseignement du Pape, c'est-à-dire à se mettre justement en pleine communion avec l'Eglise catholique ! Alors que les auteurs de la NOTIFICATION, en plus d'être illogiques, ignorent superbement le Droit canonique, Vassula, elle, contrairement à ce qu'ils affirment, obéit justement rigoureusement à l'Eglise catholique ! Et pour terminer, la NOTIFICATION accuse Vassula de créer, de ce fait, "un désordre oecuménique qui irrite nombre d'autorités, de ministres et de fidèles de sa propre Eglise, se plaçant en dehors de la discipline ecclésiastique de cette même Eglise"*. Cette affirmation est, une fois de plus, totalement contraire à la vérité. Vassula est au contraire en excellents termes avec son Eglise et en particulier avec son évêque orthodoxe qu'elle connaît bien et qu'elle rencontre de temps en temps. Quant au prétendu "désordre oecuménique" dont elle est injustement accusée, au contraire, Vassula, dont l'attachement au Pape et à son enseignement est bien connu de tous, a été invitée à plusieurs reprises à s'exprimer publiquement devant de vastes assemblées au siège du Conseil Oecuménique des Eglises, à Genève, où elle a été écoutée attentivement et avec grand respect. Vassula a également été invitée à Iasi, en Roumanie, toujours par le Conseil Oecuménique des Eglises, ainsi que tout spécialement par Mgr Daniel, Métropolite de Moldavie et Bukovine, à participer officiellement en avril-mai 1994, à la Consultation sur la spiritualité chrétienne pour notre temps. On ne voit vraiment pas à quel "désordre oecuménique" la NOTIFICATION fait allusion ! Ceux qui mettent légitimement en pratique les accords historiques* entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier de Constantinople ne font pas toujours lunanimité dans leurs Eglises respectives. Même en admettant quà cet égard, Vassula ne fasse pas lunanimité dans lEglise orthodoxe, elle ne serait alors de loin pas la seule. En effet, la récente rencontre du patriarche Bartholoméos Ier avec Jean-Paul II na pas fait lunanimité du tout : les moines du Mont Athos ont hissé le pavillon noir en signe de deuil pour marquer leur opposition à cette rencontre... Il y a toujours des esprits chagrins ; les désordres oecuméniques sont les leurs et non ceux des fidèles tels que Vassula qui suivent le Droit canonique. Linjuste blâme public lancé en ce sens contre Vassula par les auteurs de la NOTIFICATION a malheureusement linconvénient dêtre également directement applicable au Pape et au Patriarche Bartholoméos Ier ! Par contre, en matière de désordre oecuménique, ce sont bien plutôt les auteurs de la NOTIFICATION qui s'octroient la palme. En effet, cette condamnation publique - cette exécution sommaire - d'un fidèle de l'Eglise orthodoxe par des membres de la hiérarchie catholique viole directement l'article 29 de la déclaration finale de la septième session plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe, signée le 23 juin 1993 à Balamand, au Liban* : "§ 29. Les évêques et les prêtres ont devant Dieu le devoir de respecter l'autorité que l'Esprit Saint a donné aux évêques et aux prêtres de l'autre Eglise, et pour cela d'éviter de s'ingérer dans la vie spirituelle des fidèles de cette Eglise", texte rendu public le 15 juillet 1993 par le Conseil pontifical pour l'Unité des chrétien (la documentation catholique N°2077, 1er et 15 août 1993). Encore une fois qui, de Vassula ou de ses détracteurs "semble se placer au dessus de toute juridiction ecclésiastique et de toute règle canonique" ? La NOTIFICATION s'avère donc précisément être à cet égard un triste exemple de terrible cafouillage oecuménique ! Comme on le voit, les rédacteurs de la NOTIFICATION se sont laissés complètement abuser par un détracteur de Vassula et ils ont simplement repris sa thèse telle quelle, apparemment sans savoir que cette thèse avait déjà été entièrement réfutée par plusieurs théologiens dont le père René Laurentin et le père Michael O'Carroll, tous deux membres de l'Académie Mariale Pontificale. Mais comment ont-ils pu publier cette thèse dans l'Osservatore Romano, sans la vérifier et surtout sans rencontrer Vassula, sans même l'en informer, sans lui procurer la moindre chance de présenter la moindre défense ? Il y a huit ans, à son arrivée en Suisse, Vassula ne connaissait absolument rien de l'Eglise catholique. Elle n'a jamais cherché à se promouvoir elle-même. Si elle a été amenée à exprimer publiquement ses inspirations, c'est uniquement parce qu'elle y a été invitée par les catholiques, frappés par ses exhortations courageuses et continuelles à suivre le pape Jean-Paul II. Vassula n'a jamais cherché à s'imposer dans les églises catholiques. Dans toutes les églises et centres religieux où elle s'est exprimée, elle a toujours été invitée. Si sa réputation s'est propagée dans le monde entier, où elle a été très souvent invitée au niveau diocésain par l'évêque lui-même, c'est bien à cause de la très haute qualité théologique de son message. Si les prestations de Vassula étaient vraiment telles qu'essaient de nous les caricaturer les rédacteurs de la NOTIFICATION, on voit mal comment Vassula a pu durant des années abuser dans tous les pays du monde les vastes assemblées de fidèles catholiques qui l'ont invitée, année après année, pour l'entendre exposer la doctrine catholique et parler du pape avec l'inspiration qui est la sienne. Ses appels à lUnité des chrétiens consistent essentiellement à recommander aux orthodoxes et aux protestants de s'incliner devant l'autorité du pape. Et ses appels rencontrent un grand succès, provoquant de nombreuses conversions, ramenant à la foi un nombre considérable de gens qui ne pratiquaient plus du tout. L'indéniable succès de Vassula qui se mesure aux conversions qu'elle suscite, voilà ce qui "irrite maintes autorités", en l'occurrence tous ceux qu'irrite également l'enseignement de Jean-Paul II... La NOTIFICATION semble être surtout un douloureux signe et un exemple significatif des divisions qui déchirent actuellement l'Eglise entre partisans et adversaires du Pape ! Il n'y a guère que les femmes qui puissent se faire une idée des rudes journées de Vassula, constituées de toutes les tâches ménagères incombant aux mères de famille. Comme toutes les mamans, elle est partagée entre les nécessaires repas à préparer, les lessives, les repassages, les courses aux supermarchés pour sa famille, mais également pour sa vieille maman qui ne peut plus guère marcher. Vassula assume tout cela, dans une prière continuelle, avec un équilibre, un amour et un enthousiasme communicatifs. A cela s'ajoute, fréquemment, les valises qu'elle doit préparer pratiquement tous les mois pour se rendre aux invitations qui lui sont faites de donner des conférences aux Etats-Unis, à Rio de Janeiro, à Moscou, à Paris, à Manille, à Toronto, à Sydney, bref, dans plus de 80 métropoles et villes des cinq continents. Et lorsqu'elle rentre à la maison, ce qui l'attend, comme toutes les mamans, ce sont des montagnes de lessive et de vaisselle, qu'elle assume avec un amour et une tendresse exemplaires dont témoignent tous ceux qui la connaissent. Placée dans ce contexte, la lecture de cette consternante NOTIFICATION procure un sentiment de disproportion, d'injustice patente : alors que Vassula mène avec amour, dans un esprit de total sacrifice personnel, son apostolat prometteur (dans lequel elle n'a jamais pris la moindre initiative, s'en remettant entièrement à son conseiller spirituel, prêtre catholique romain), elle découvre tout à coup dans les journaux son nom étalé, sa réputation salie par la calomnie ; elle se trouve brutalement condamnée dans le monde entier par cette NOTIFICATION injuste, publiée sous le nom de ceux-là même dont elle a fait profession d'exposer et de propager la doctrine, NOTIFICATION totalement exempte de toute trace d'amour, dont les rédacteurs ont montré un mépris tout particulier du droit, de la justice, de la charité et de la vérité. Nous ne pouvons qu'espérer que le Cardinal Joseph Ratzinger puisse redresser la situation et apporter une juste rectification à ce malheureux communiqué publié dans l'Osservatore Romano sous le nom de la congrégation dont il est le préfet. Nous l'en prions instamment *, au nom de la Vérité. Lucien Lombard, 5 novembre 1995
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Mise en page : | 1999-10-23 23:00 |
Mise à jour : | 2004-10-15 22:40 |
Association La Vraie Vie en Dieu - Suisse tlig-ch@tlig.org |
* . Le Pape Paul VI et le Patriarche Oecuménique de Constantinople Athénagoras Ier ont levé l'excommunication et l'anathème datant de l'an 1054. Cet événement historique a fait l'objet, le 7 décembre 1965, de la fameuse déclaration commune du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras de Constantinople, dans laquelle on peut lire : " [...] 4. C'est pourquoi le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier en son synode, certains d'exprimer le désir commun de justice et le sentiment unanime de charité de leurs fidèles et se rappelant le précepte du Seigneur : "Quand tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens d'un grief que ton frère a contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère" (Mt.5, 23-24), déclarent d'un commun accord : a) regretter les paroles offensantes, les reproches sans fondement, et les gestes condamnables qui, de part et d'autre, ont marqué ou accompagné les tristes événements de cette époque; b) regretter également et enlever de la mémoire et du milieu de l'Eglise les sentences d'excommunication qui les ont suivis, et dont le souvenir opère jusqu'à nos jours comme un obstacle au rapprochement dans la charité, et de les vouer à l'oubli ; [...] " (Texte officiel publié par les Acta Apostolicae Sedis 58 (1966), pp. 20-21).
* . Il est tout-à-fait remarquable que l'expression "pan-chrétienne" venait précisément d'être utilisé quelque mois plus tôt par le Pape Jean-Paul II lui-même dans sa Lettre Apostolique TERTIO MILLENNIO ADVENIENTE, partie c) "En vue de la célébration", §55 : "La dimension oecuménique et universelle du saint Jubilé pourra être mise en évidence opportunément par une rencontre pan-chrétienne significative. Il s'agit d'un geste de grande valeur..." (10 novembre 1994 , Joannes Paulus II). L'accusation portée contre Vassula d'activité "pan-chrétienne, en opposition avec la doctrine chrétienne" a donc l'inconvénient d'être également directement applicable au Pape Jean Paul II ! Ce qui mène à s'interroger sur les motivations réelles des auteurs de la NOTIFICATION...
* . "Avant l'avènement du Christ, l'Eglise doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le "Mystère d'iniquité" sous la forme d'une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l'apostasie de la vérité. L'imposture religieuse suprême est celle de l'Anti-Christ, c'est-à-dire d'un pseudo-messianisme où l'homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair." (Catéchisme de l'Eglise catholique § 675).
* . "L'Eglise n'entrera dans la gloire du Royaume qu'à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection. Le Royaume ne s'accomplira donc pas par un triomphe historique de l'Eglise selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Epouse. Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier après l'ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe." (Catéchisme de l'Eglise catholique § 677).
* . Il est à noter que le CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE a été publié en novembre 1992, soit sept ans après le début du charisme de Vassula, dont il est venu confirmer de façon remarquable et providentielle la doctrine prophétique, la vraie vie en Dieu, alors même que celle-ci était déjà la cible des différents détracteurs qui semblent avoir inspiré la NOTIFICATION.
* . Ces prières semblent s'être exaucées : Entretemps, le Cardinal Joseph Ratzinger a fait plusieurs déclarations relativisant très nettement la NOTIFICATION, notamment le 10 mai 1996 à Guadalajara *, Mexique et, plus récemment, au Brésil, à Mgr Victor Tielbeek, évêque titulaire du diocèse de Formosa, dans l'état de Goías, au Brésil, déclaration rapportée publiquement le 12 octobre 1997 * par Mgr João Evangelista Martins Terra S.J., évêque auxiliaire de Brasilia.
Extrait de la lettre du 18 février 1996 de Lucien Lombard au Cardinal Ratzinger :
[...] Après la publication par L'OSSERVATORE ROMANO de la NOTIFICATION contre Mme Vassula Rydén, attribuée par ce journal à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il faut maintenant que ses auteurs nous expliquent :
* · à quoi sert
désormais, dans le Code de Droit canonique, le Can.
844 - § 3 si les fidèles qui le
mettent en pratique encourent, comme Mme Vassula Rydén, un
blâme public de la part de la Congrégation pour la Doctrine de
la Foi ;
* · à
quoi servent les documents signés entre l'Eglise catholique et
l'Eglise orthodoxe si la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi passe outre et s'ingère dans la vie spirituelle d'une
fidèle de l'Eglise orthodoxe, alors même que celle-ci se
conforme strictement au Can. 844 - § 3 ;
* · à quoi doivent
s'attendre désormais tous ceux qui, hors de l'Eglise catholique,
sont, comme Mme Vassula Rydén, attirés par sa doctrine et par
l'enseignement du Pape si, ce faisant, sous l'absurde prétexte
qu'ils " irritent " certains dans
leur propre Eglise, ils encourent désormais, de la part de
l'Eglise catholique, un blâme public pour " désordre
oecuménique " ;
* · comment faire
désormais pour s'approcher de l'Eglise catholique si, ce
faisant, le fait de se placer "en dehors de la
discipline ecclésiastique" de sa propre Eglise
- ce qui est nécessairement le cas de tous ceux qui se
rapprochent de l'Eglise catholique - fait encourir au
malheureux converti un blâme public de la part de l'Eglise
catholique pour " désordre
oecuménique " ;
* · à quoi servent
les Can 220 et 221.2 si la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi peut blâmer une personne sans démontrer en
quoi cette personne viole le Droit canonique, c'est-à-dire la
juger hors des dispositions du droit, comme c'est le cas pour Mme
Vassula Rydén ;
* · à quoi servent
désormais les Can 220 et 221.2 si la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi peut blâmer une personne, comme c'est le cas
pour Mme Vassula Rydén, sans l'en avoir informée au préalable,
ni lui avoir fourni la moindre occasion de faire valoir son point
de vue ou de présenter une défense ;
* · pourquoi les auteurs des § 675 et 677 du Catéchisme de l'Eglise catholique, qui s'expriment comme Mme Vassula Rydén, ne font pas l'objet, comme elle, de la part de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, d'un blâme public pour "erreur doctrinale".