Le nouveau Catéchisme de l'Eglise catholique et
l'Apostasie
- Réflexions sur 2 Th 2 -

Le nouveau Catéchisme de l'Eglise catholique est une oeuvre véritablement monumentale. Aussi, il n'est pas surprenant qu'il traite d'un sujet très rarement abordé, même dans les oeuvres théologiques, sans parler des oeuvres catéchistiques. En l'occurrence je veux parler de la prédiction de St Paul d'une apostasie largement répandue qui doit immédiatement précéder l'accomplissement du règne messianique. Ce sujet très inhabituel se trouve sous le titre " L'épreuve ultime de l'Eglise ". Voici ce que nous en dit le Catéchisme au § 675 :

Le Catéchisme donne en bas de pages toutes les références des citations de l'Ecriture ou des Pères de l'Eglise. Concernant l'apostasie prédite par Paul, le § 675 fait référence au texte le plus explicite : 2 Th 2.4-12. Ce texte est intéressant au plus haut point parce que, bien que son introduction soit lue dans la liturgie des dimanches, le passage concernant l'apostasie auquel se réfère le Catéchisme est malheureusement omis, et ainsi, il est très probable que la plupart des fidèles ignorent à quoi St Paul voulait amener ses lecteurs. Examinons le texte donné dans la liturgie et comparons-le au texte tel qu'il se trouve dans la Bible. Voici le texte lu en l'année C au 31e dimanche du temps ordinaire (1 Th 1.11 - 2 Th 2.2, traduction liturgique) :

1.11 Frères, nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous trouve digne de l'appel qu'il vous a adressé ; par sa puissance, qu'il vous donne d'accomplir tout le bien que vous désirez, et qu'il rende active votre foi. 1.12 Ainsi, notre Seigneur Jésus aura sa gloire en vous, et vous en lui ; voilà ce que nous réserve la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ.

2.1 Frères, nous voulons vous demander une chose, au sujet de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui : 2.2 si l'on nous attribue une révélation, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer.

Ici s'arrête la lecture liturgique. A partir de la seule lecture liturgique , les fidèles pourraient penser que Paul veut dire : " n'accordez aucune pensée à la question de savoir quand et comment pourrait survenir le jour du Seigneur ". Or, ce que Paul essaie précisément de clarifier n'est nullement ce que les fidèles pourraient supposer à partir de ce qui vient d'être lu. En fait, il dit justement le contraire. Comme chez beaucoup des premiers Pères de l'Eglise et dans le Nouveau Testament en général, Paul est ici soucieux que ses lecteurs soient avertis de façon précise de ce que sont réellement les signes de la venue du Christ. Il veut que ses lecteurs reconnaissent ce temps et y soient préparés et, à cet effet, Paul poursuit (2 Th 2.3-13)  :

2.3 Ne laissez personne vous égarer d'aucune manière. Auparavant doit venir l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Etre perdu, 2.4 l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. 2.5 Vous vous rappelez, n'est-ce pas, que quand j'étais encore près de vous je vous disais cela. 2.6 Et vous savez ce qui le retient maintenant, de façon qu'il ne se révèle qu'à son moment. 2.7 Dès maintenant, oui, le mystère d'iniquité est à l'oeuvre. Mais que seulement celui qui le retient soit d'abord écarté. 2.8 Alors l'Impie se révélera, et le Seigneur le fera disparaître par le souffle de sa bouche, l'anéantira par la manifestation de sa Venue. 2.9 Sa venue à lui, l'Impie, aura été marquée, par l'influence de Satan, de toute espèce d'oeuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, 2.10 comme toutes les tromperies du mal, à l'adresse de ceux qui sont voués à la perdition pour n'avoir pas accueilli l'amour de la vérité qui leur aurait valu d'être sauvés. 2.11 Voilà pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les égare, qui les pousse à croire le mensonge, 2.12 en sorte que soient condamnés tous ceux qui auront refusé de croire la vérité et pris parti pour le mal. 2.13 Nous devons, quant à nous, rendre grâce à Dieu à tout moment à votre sujet, frères aimés du Seigneur, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour être sauvés par l'Esprit qui sanctifie et la foi en la vérité.

Ceux qui ont choisi les textes liturgiques ont sans doute pensé avoir de bonnes raisons d'omettre ce passage. Mais il est évident que sans la description des signes annonciateurs qu'elle introduit, l'introduction seule non seulement perd une grande partie de sa signification mais peut même induire en erreur. C'est pourquoi, il est tout-à-fait frappant de voir le thème de l'apostasie traité avec une telle clarté dans le nouveau Catéchisme, lequel non seulement fait explicitement référence à 2 Th, mais paraphrase même ce passage.

Signe de l'Apostasie

Je pense qu'il est tout-à-fait providentiel que, précisément à notre époque, le nouveau Catéchisme soulève la question de l'apostasie, puisqu'il y a de très bonnes raisons de penser que c'est précisément ce qui se produit dans le monde d'aujourd'hui. Il pourrait être raisonnablement soutenu d'un point de vue sociologique et historique qu'il n'y a jamais eu d'époque, dans l'histoire, où autant de gens se soient déclarés athées et où autant de gens basent leurs décisions sur des motifs qui n'ont rien à voir avec la religion : ceux qu'on appelle athées pratiques. Peter Kreeft, écrivain américain dans le domaine religieux, dit la même chose dans son récent livre Ecumenical Jihad : Ecumenism and the Culture War (La jihad oecuménique : l'oecuménisme et la guerre des cultures), sans toutefois utiliser le mot apostasie. Comparant les Etats-Unis à une reine d'abeilles, il dit :

Lorsque la reine des abeilles tombe, les autres abeilles dans la ruche ne peuvent survivre... Notre empire [américain] est culturel et non militaire, mais la plus grande partie du monde s'américanise de plus en plus. Ce qui arrive ici arrivera ailleurs. Et ce qui arrive ici est très clair. De plus en plus, " américanisé " devient synonyme d'adultère, de sodomie, de contraception, d'avortement et d'euthanasie. Les pieux Musulmans nous appellent " le grand Satan " et nous considèrent comme une tumeur nécrosée dans le corps de l'humanité.

Puis, à l'appui de cette thèse, Peter Kreeft donne quelques statistiques :

Un Rip Van Winkle moderne qui se serait endormi en 1955 et se réveillerait en 1995 n'en croirait tout simplement pas ses oreilles en entendant les statistiques de notre dégradation. Quel moraliste se plaignant alors d'un taux de divorce de 10 % aurait prévu le taux actuel de 50 % ? Qui aurait prévu une augmentation de 500 % des crimes violents et une augmentation de 5000 % de la criminalité violente des adolescents ? Alors que la société noire était déclarée irrécupérable à cause d'un taux d'illégitimité de 30 %, qui aurait pensé qu'en 1995, la société blanche l'égalerait, tandis que parmi les noirs ce taux atteindrait presque 80 % ? [...] Si les quarante prochaines années poursuivent la tendance des quarante précédentes, peut-on entretenir l'espoir même le plus ténu que survive quoi que ce soit qui ressemble à la civilisation ? 

Ce que fait M. Kreeft partant de ces statistiques pourrait s'appliquer à d'autres domaines de la vie tels que la drogue, la désagrégation de la famille, le viol, la délinquance, mais là, point n'est besoin de statistiques puisqu'à l'écoute des media, chacun connaît bien la situation actuelle. A part l'approche sociologique adoptée ici par M. Kreeft, on pourrait également appliquer des critères religieux spécifiques tels que la fréquentation des lieux de culte, la crise des vocations, etc. Pour choisir un exemple religieux spécifique, en 1994 le New York Times a parrainé un sondage où il était demandé à ceux qui se considéraient catholiques ce qu'ils croyaient au sujet du pain et du vin dans la Messe. La plupart des personnes interrogées ont préféré décrire le pain et le vin consacrés lors de la Messe comme étant un " rappel symbolique " du Christ plutôt que des choses qui sont changées en corps et sang du Christ.

Dans ce sondage, seuls des catholiques de plus de 65 ans étaient de l'opinion que le pain et le vin sont changés en le corps et le sang du Christ, et cela à une majorité de seulement 51 % contre 45 % ! Parmi les plus jeunes catholiques, les résultats étaient encore plus clairs : 70 % des catholiques entre 18 et 44 ans considéraient que le pain et le vin consacrés lors de la Messe comme un " rappel symbolique " . Une dure vérité ressort de tout cela : il serait naïf de croire que le clergé ne porte aucune responsabilité d'une telle opinion chez les fidèles de l'Eglise catholique.

Le Mouvement Sacerdotal Marial

Que signifie cette situation ? En un mot cela signifie l'apostasie : la perte de la foi chrétienne. Une des plus importantes contributions à l'étude de cette question de l'apostasie de notre monde moderne est le recueil des messages (écrits prophétiques) reçus en locutions intérieures - ou " révélations privées " - attribuées à la Vierge Marie par un prêtre italien, Don Stefano Gobbi. Son livre, intitulé " Aux prêtres, les fils de prédilection de la Vierge " , guide précieux pour les membres du Mouvement Sacerdotal Marial, est actuellement traduit en 23 langues et possède l'inhabituelle distinction d'être revêtu d'un triple imprimatur à la fois par un Cardinal et deux Evêques (le Cardinal Bernardino Echeverria Ruíz, O.F.M., et les Evêques James J. Byrne et Donald W. Montrose). Don Gobbi, comme on l'appelle partout, a fréquemment été invité à concélébrer avec le Pape, qui lui accorde toute sa considération.

Avant de citer des passages de son oeuvre, je voudrais la présenter de manière un peu plus détaillée, car les messages que délivre Notre Dame sur l'apostasie et sur différents thèmes de l'Apocalypse pourraient heurter un non-initié. Cependant, plus de 60'000 prêtres et évêques ont fait la démarche de s'inscrire officiellement au Mouvement, considérant donc ces messages comme authentiques et fiables. Il s'y ajoute encore tous les prêtres et évêques sympathisants mais qui ne se sont pas donné la peine de s'inscrire officiellement et dont le nombre est par conséquent inconnu. Tout cela devrait donner à réfléchir au lecteur réellement prudent.

Le livre "Aux prêtres, les fils de prédilection de la Vierge", qui contient tous les messages reçus de la Vierge Marie par Don Gobbi depuis 1973 jusqu'à l'an passé, compte actuellement 1162 pages. Nous n'en ferons donc ici que quelques citations appropriées. Ce qui est frappant, toutefois, c'est qu'il y a dans l'Eglise contemporaine tout un choeur de voix prophétiques (en plus de celle de Don Gobbi), qui disent les mêmes choses. De plus, cela s'insère dans un mouvement historique de révélations privées qui remonte au siècle dernier, aux apparitions de La Salette et même au-delà. Le livre de Don Gobbi fait surtout référence aux célèbres apparitions de Fatima qui eurent lieu en 1917, durant la première guerre mondiale.

Dans un message daté du 13 octobre 1994, Notre Dame se réfère à Fatima en disant :

Je vous ai aussi prédit la crise si grave qui surviendrait dans l'Eglise à cause de la grande apostasie qui l'envahirait en raison de la diffusion de plus en plus vaste des erreurs, de sa division intérieure, de l'opposition au pape et du refus de son Magistère. Ma fille très aimée [l'Eglise] doit vivre à présent les heures de son agonie et de sa douloureuse passion ; elle sera abandonnée par tant de ses enfants. (Le vent impétueux de la persécution s'abattra sur elle et tant de sang versé aussi de la part de mes fils de prédilection. Mes temps sont arrivés. C'est pourquoi je vous invite à me suive sur le chemin de la prière et de la pénitence, de la pureté et de la sainteté.) Voyez comment vos nations sont devenues victimes du matérialisme et d'une recherche exaspérée du plaisir. La loi de Dieu est de plus en plus violée ; l'impureté est encouragée par tous les moyens de communication sociale ; on recourt à tous les moyens pour empêcher la vie ; les avortements augmentent partout et sont légitimés par des lois injustes et immorales.

Dans un message du 30 juin 1994 reçu par Don Gobbi durant un Cénacle  auquel participaient 25 évêques et 250 prêtres (et durant lequel je fonctionnais comme interprète de Don Gobbi en anglais), la Vierge Marie faisait à nouveau allusion à son message de Fatima en déclarant :

Mon Coeur Immaculé triomphera sur cette humanité malade et matérialiste, tendue vers la recherche exaspérée du plaisir et du bien-être, qui a construit une nouvelle civilisation sans Dieu et qui est redevenue païenne après presque deux mille ans écoulés depuis la première annonce de l'Evangile. (...) Mon Coeur Immaculé triomphera sur cette Eglise souffrante et divisée, déchirée par les esprits du mal et possédée de manière de plus en plus forte par le pouvoir ténébreux de la franc-maçonnerie. C'est pourquoi se répandent en elle les erreurs, qui sont souvent enseignées, répandues et accueillies dans une apathie et une indifférence générales. Le manque de foi se répand ; les péchés sont commis et justifiés ; les ministres du sanctuaire languissent dans la tiédeur et l'indifférence et dissipent les trésors du sanctuaire que le Seigneur a placés entre leurs mains. (pages 1084-1085)

En la fête de la Pentecôte, le 19 mai 1991, la Vierge Marie déclare :

Vous êtes entrés à présent dans les temps de la seconde Pentecôte. Aussi est-il nécessaire que ces Cénacles se multiplient dans toutes les parties du monde. Je demande que toute l'Eglise se rassemble dans le Cénacle spirituel de mon Coeur Immaculé. Alors, l'Esprit Saint vous conduira à la compréhension de la vérité tout entière. (page 924)

Puis elle fait clairement référence à 2 Thessaloniciens et à l'apostasie :

L'Esprit Saint vous fera comprendre les signes de votre temps. Ce sont les temps prédits par la divine Ecriture comme ceux de la grande apostasie et de la venue de l'Antéchrist. Ce sont les temps de la grande tribulation et d'innombrables souffrances pour tous, qui vous amèneront à vivre les derniers événements en préparation à la seconde venue de Jésus dans la gloire. (page 924)

Dans une autre référence claire au passage de 2 Thessaloniciens, la Vierge Marie déclare, dans un message donné à Don Gobbi, alors en pèlerinage à Fatima le 13 mai 1990 :

Satan a été le dominateur incontesté quant aux événements de votre siècle, conduisant l'humanité entière au refus de Dieu et de sa loi d'amour, répandant partout division et haine, immoralité et méchanceté et faisant légitimer partout le divorce, l'avortement, l'obscénité et l'homosexualité, le recours à tous les moyens pour empêcher la vie. Vous commencez l'ultime décennie de votre siècle. (...) L'Eglise connaîtra l'heure de sa grande apostasie ; l'homme inique s'introduira dans son sein et siégera dans le temple même de Dieu, tandis que le petit reste qui demeurera fidèle sera soumis aux plus grandes épreuves et persécutions. (...) C'est pourquoi je descends encore surtout aujourd'hui du ciel par mes nombreuses apparitions, par les messages que je donne, par l'oeuvre extraordinaire de mon Mouvement Sacerdotal Marial, pour vous disposer à vivre les événements qui sont à présent sur le point de se réaliser, pour vous conduire par la main de façon à parcourir l'espace de temps le plus difficile et le plus douloureux de votre second avent et pour préparer les esprits et les coeurs à recevoir Jésus au moment tout proche de son glorieux retour. (pages 870-871)

Est particulièrement à noter l'expression "petit reste" parce qu'elle fait écho à la longue tradition prophétique de la Bible qui rappelle les temps où la majorité du peuple de Dieu s'était détournée du droit chemin, c'est-à-dire avait apostasié. C'est ce "petit reste" qui doit former le noyau du Peuple "ressuscité" de Dieu .

La clé de cette apostasie est exposée clairement dans le message de Notre Dame du 13 juin 1989 où elle décrit la bête du livre de l'Apocalypse, qui a " deux cornes comme un agneau " (Ap 13.11). La Vierge Marie nous dit :

La bête noire semblable à une panthère indique la franc-maçonnerie ; la bête à deux cornes semblable à un agneau indique la franc-maçonnerie infiltrée au sein de l'Eglise, c'est-à-dire la franc-maçonnerie ecclésiastique qui s'est répandue surtout parmi les membres de la Hiérarchie. Cette infiltration maçonnique à l'intérieur de l'Eglise vous a déjà été prédite par moi à Fatima, lorsque je vous ai annoncé que Satan s'introduirait jusqu'au sommet de l'Eglise. (page 817)

Marie décrit ensuite le travail de la franc-maçonnerie ecclésiastique :

Jésus est Vérité parce que, Parole vivante, il est lui-même fontaine et sceau de toute la divine Révélation. Aussi la franc-maçonnerie ecclésiastique cherche-t-elle à obscurcir sa divine Parole par des interprétations naturelles et rationalistes et, dans la tentative de la rendre plus compréhensible et mieux écoutée, elle la vide de tout contenu surnaturel. Ainsi, les erreurs se répandent dans toutes les parties de l'Eglise Catholique elle-même ; à cause de la diffusion de ces erreurs, beaucoup s'éloignent aujourd'hui de la vraie foi, réalisant ainsi la prophétie que je vous ai faite à Fatima : " Des temps viendront où beaucoup perdront la vraie foi. " La perte de la foi est apostasie. (page 818)

La Vierge Marie décrit alors l'aspect pratique de cette hérésie :

Aussi le but de la franc-maçonnerie est de justifier le péché, de le présenter non plus comme un mal mais comme une valeur et un bien. On conseille ainsi de le commettre comme un moyen de satisfaire les exigences de sa propre nature, détruisant ainsi la racine de laquelle peut naître le repentir ; et l'on dit qu'il n'est plus nécessaire de le confesser. Un fruit pernicieux de ce cancer maudit, qui s'est répandu dans toute l'Eglise, est la disparition, de toutes parts, de la confession individuelle. Les âmes sont amenées à vivre dans le péché, en refusant le don de la Vie que Jésus nous a offerte. (13 juin 1989) (pages 818-819)

 

La Franc-Maçonnerie ecclésiastique

Pour le catholique moyen, les messages parlant de la franc-maçonnerie ecclésiastique sont peut-être parmi les plus surprenants de tous. En fait, en raison du caractère secret de la Franc-Maçonnerie, ses travaux internes ne sont pas bien connus. Historiquement, un mouvement de ce nom existait déjà à l'époque médiévale mais, en 1717, la nature-même de ce mouvement a changé lorsqu'il a commencé à admettre en son sein des membres qui n'avaient rien de maçons du bâtiment. Ce mouvement est devenu une sorte de club de réflexion et de discussion qui a rapidement évolué en quelque chose devenu de plus en plus critique à l'égard de l'Eglise catholique et de ses enseignements.

Déjà en 1738, après seulement vingt-et-un an, le Pape Clément XII condamnait l'appartenance à la franc-maçonnerie, sous peine d'excommunication. De tels avertissements ont été répétés par sept Papes au cours des années. Le grand Pape intellectuel et réformateur Léon XIII, dans son encyclique Humanum Generis, disait que le but de la franc-maçonnerie était " le renversement de tout l'ordre religieux, politique et social basé sur les institutions chrétiennes et l'établissement d'un nouvel état des choses selon leurs propres idées et basé dans ses principes et ses lois sur le pur naturalisme ". N'est-ce pas exactement ce qui est arrivé à la société en général durant notre siècle ?

La philosophie que propose la franc-maçonnerie est une sorte de religion basée sur ses propres théories, avec diverses cérémonies (sorte de sacrements), avec un dieu appelé Grand Architecte de l'Univers, sans ressemblance avec le Dieu Trine qui gouverne l'histoire. C'est au Grand Architecte de l'Univers que les francs-maçons font serment, sous peine de mort, de ne pas révéler les secrets de leur organisation. Cela pourrait faire penser à une sorte d'étrange club d'enfants qui s'isole et qui a ses secrets. Mais l'histoire a démontré que tout cela est loin d'être simplement des hommes jouant à des jeux d'enfants. Par exemple, en France, avant la première guerre mondiale, il n'y avait officiellement dans tout le pays que 36'000 francs-maçons ; pourtant, plus de la moitié des députés du parlement étaient francs-maçons ! Les francs-maçons gravitent dans des positions de pouvoir et recrutent leurs membres parmi ceux qui sont avides de pouvoir et de prestige. Mais peut-être que la clé de la compréhension du caractère distinctif de la franc-maçonnerie ecclésiastique est le rationalisme. C'est à partir du rejet de la Parole de Dieu, du rejet de la foi, qu'un faux dieu, un faux Jésus et une fausse religion sont proposés ; car tout est basé sur leurs propres opinions ou leur propre philosophie.

En examinant la description faite par le Pape Léon XIII des buts de la franc-maçonnerie, qui peut nier qu'elle a jusqu'à maintenant parfaitement atteint ses buts ? Etant une organisation secrète, il est difficile de connaître sa réelle extension et sa véritable influence mais il existe beaucoup d'évidences anecdotiques de ses capacités à provoquer la ruine de la carrière de beaucoup de professionnels. Une loge maçonnique a même joué un rôle clé dans la politique italienne dans la période turbulente des années 1970, alors que les journaux spéculaient fréquemment au sujet de conspirations pour renverser le gouvernement en Italie, nation fortement catholique et en lien étroit avec les oeuvres du Vatican.

Mais tout cela est-il réellement concevable : que la clé de l'apostasie dans l'Eglise catholique soit l'influence de la franc-maçonnerie dans le clergé et dans la hiérarchie en particulier ?

Ici, certains faits méritent l'attention : en premier lieu, le livre qui dénonce cette situation comme un fait a, comme je l'ai dit plus haut, un vaste soutien dans le clergé lui-même, y compris les membres de la hiérarchie. Plus encore, le Pape lui-même a apporté son crédit à tout cela par ses rapports très chaleureux avec le Mouvement Sacerdotal Marial et tout particulièrement, avec son fondateur, Don Gobbi. Cette année, en 1997, le Pape a même proposé de conférer au Mouvement Sacerdotal Marial un statut officiel dans l'Eglise et a demandé à la Congrégation pour le Clergé de mener cela à bien .

Un autre facteur qui rend tout-à-fait crédibles ces messages de la Vierge Marie est le fait que l'approche rationaliste de la théologie est aujourd'hui sans conteste une force majeure tant dans l'Eglise catholique que dans les principales Eglises protestantes. Mentionnons à nouveau le fait que, lors du sondage du New York Times, 70 % des Catholiques ont fait état de leur préférence pour l'idée d'un rappel symbolique plutôt que pour la Présence réelle dans l'Eucharistie. Sur toute la question de l'apostasie et du rôle qu'y a joué le clergé, le Pape Paul VI, prédécesseur de notre Pape actuel, a également eu des paroles très fermes  pour confirmer que nous sommes actuellement dans l'apostasie. En 1977, il disait :

Il y a un très grand trouble en ce moment dans le monde et dans l'Eglise, et ce qui est en question, c'est la foi. Il arrive maintenant que je me redise la phrase obscure de Jésus dans l'Evangile de St Luc : " Quand le fils de l'homme reviendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ? " Il arrive que paraissent des livres où la foi est diminuée sur des points importants, que l'épiscopat se taise, qu'on ne trouve pas ces livres étranges et c'est cela qui, à mes yeux, est étrange. Il m'arrive de relire l'Evangile de la fin des temps et de constater qu'il y a, en ce moment, certains signes de cette fin. Est-ce que nous sommes proches de la fin ? C'est ce que nous ne saurons jamais. Il faut toujours nous tenir prêts à la fin, mais tout peut durer très longtemps. Ce qui me frappe quand je considère le monde catholique, c'est qu'à l'intérieur du catholicisme, une pensée de type non catholique semble parfois avoir le dessus, et il se peut que cette pensée non catholique à l'intérieur du catholicisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l'Eglise. Il faut que subsiste un petit troupeau, même si c'est un troupeau tout petit. 

Jusque même dans le détail du petit troupeau qui subsiste (le petit reste), ces paroles du Pape sont une frappante confirmation de tout ce qui a été dit dans les citations de Don Gobbi sur la nature de la crise actuelle dans l'Eglise.

Comme commentaire de clôture du sujet de la franc-maçonnerie dans l'Eglise, je voudrais faire l'observation suivante : il me semble qu'alors que le communisme à l'Ouest dépendait dans une large mesure des sympathisants plus encore que des membres officiels porteurs de la carte du parti, la même chose est probablement vraie de la franc-maçonnerie ecclésiastique. En bref, l'organisation et la collaboration ne viennent pas tant des liens officiels que de la collaboration de sympathisants. C'est mon opinion, mais peut-être que cette organisation secrète est plus répandue que je ne l'imagine. En tous cas, l'attitude de la franc-maçonnerie n'exige pas l'adhésion à quelque organisation officielle. Ce sont avant tout des rationalistes. Et ainsi, ceux-ci sont plus intéressés par le pouvoir, le prestige et l'argent que par les richesses du Saint Esprit. Les derniers à douter que le clergé a été investi par l'esprit rationaliste sont les membres de la hiérarchie qui le constatent dans l'Eglise d'aujourd'hui !

Vassula

Comme je l'ai mentionné, les messages de Don Gobbi ont un large soutien dans le clergé, mais il existe une preuve indirecte fascinante qu'il y a dans la hiérarchie une nette conscience que le Vatican lui-même est infiltré par la mentalité de la franc-maçonnerie. Outre Don Gobbi, plusieurs autres voix prophétiques actuelles dénoncent la franc-maçonnerie dans l'Eglise et au Vatican. L'une d'elles est Vassula, orthodoxe, mais dont l'audience est considérable dans l'Eglise catholique. Ses livres sont maintenant traduit en trente langues et il existe à son sujet une bibliographie considérable .

En octobre 1995, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avertissait les fidèles  qu'il y avait des " erreurs " dans les écrits de Vassula, en admettant toutefois que dans ses " écrits successifs ", " les erreurs susmentionnées n'apparaissent plus ". Ce qui est intéressant est que, parmi les prétendues " erreurs ", il ne lui ait pas été reproché d'avoir déclaré que le Vatican était infiltré par la franc-maçonnerie. Certainement, si cela avait été considéré comme une erreur par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, cela aurait été l'occasion de réfuter ce point. En fait, non seulement il lui est permis de maintenir ses déclarations mais elles se répètent tout au long de la partie la plus récente de ses écrits, celle-là même au sujet de laquelle la Congrégation déclare que " les erreurs n'apparaissent plus ".

Cependant, comme dans l'univers d'Alice au pays des merveilles, la controverse autour de Vassula est devenue de plus en plus étrange, parce que sept mois plus tard, le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Ratzinger, est intervenu, venant objectivement au secours de Vassula, déclarant aux supporters de Vassula : " vous pouvez continuer à promouvoir ses écrits ". Techniquement, le Vatican n'a jamais interdit à quiconque de promouvoir les écrits de Vassula mais, puisqu'il avait été déclaré qu'ils contenaient des " erreurs ", beaucoup avaient jugé prudent de ne pas les promouvoir. Logiquement, cependant, le Cardinal a également clarifié la position de la Congrégation en évitant soigneusement le mot " erreur ", et en déclarant plutôt que " dans ses écrits, il y a des points à éclaircir que nous sommes en train d'étudier ". Entre la précédente allégation d'erreurs et cette nouvelle déclaration, la différence est considérable .

Inutile de dire que cela a déclenché une tempête de controverses. En fait, si le Vatican était un gouvernement séculier, il y aurait eu des démissions et la presse s'en serait repue. S'il s'était agi de Hans Küng, ou de sujets tels que l'avortement ou la contraception, les media s'en seraient assurément emparés. En fait, l'événement est tout-à-fait dramatique : le Cardinal avait bel et bien désavoué publiquement sa propre équipe. Cela était d'autant plus notable qu'il n'avait jamais signé la déclaration originale, pas plus d'ailleurs qu'elle n'avait été publiée dans l'organe officiel du Saint Siège qui n'est pas L'Osservatore Romano mais les Acta Apostolicæ Sedis.

Mais le sujet ne pouvait pas en rester là. Quelques mois plus tard, le 29 novembre 1996, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi revenait sur le sujet de Vassula dans un communiqué de presse. Toutefois, la seconde partie de ce nouveau document traite non de Vassula en particulier mais, de façon plus large, des révélations privées en général. Là, il est clair que le personnel subalterne est en retrait. Le mot " erreur " n'apparaît plus à propos de Vassula. A sa place, il est fait usage de l'expression vague " élément négatif ". Là encore, aucune critique ne lui est faite sur ses déclarations que la franc-maçonnerie s'est infiltrée dans le clergé et plus précisément autour du Pape (que Vassula décrit comme encerclé). Il est vrai que le communiqué de presse du 29 novembre 1996 promettait que la Notification initiale serait publiée mais, à la lumière de ce que ce communiqué admettait être une interprétation " restrictive ", la Notification n'avait plus le même impact dramatique et c'est à peine si elle entrait dans l'histoire comme un document officiel romain. Bien sûr, si elle n'avait jamais été signée et publiée, cela aurait été un scandale encore plus grand à cause des spéculations qui ont circulé durant plus d'une année que ce document avait été publié sans l'approbation préalable du Cardinal. Qu'il ait ou non été approuvé au préalable, nous ne le saurons probablement jamais mais, en l'état où en sont les choses, cela a certainement affaibli ce document puisqu'il est difficile d'imaginer que le Vatican puisse ne pas parvenir à découvrir quelque erreur (à supposer qu'il y en eût) après avoir étudié ses écrits pendant plusieurs années ! 

Alors, la conclusion est claire : même le Vatican ne nie pas qu'il y ait des francs-maçons au Vatican ! Mais il y a une question plus intéressante encore : Vassula a-t-elle été elle-même victime des francs-maçons dans la hiérarchie ? A mon avis, cela est tout-à-fait possible. Rien de cela ne devrait surprendre quiconque connaît l'Ecriture, laquelle contient de fréquents exemples où le leadership a échappé au peuple de Dieu, tout spécialement lorsque le Christ a été crucifié. En fait, le Christ dénonçait les chefs religieux de son temps pour avoir maltraité les anciens prophètes, or c'était exactement comme cela qu'ils étaient en train de le traiter Lui-même. Et les apôtres eux-mêmes ne se sont-ils pas disputés pour savoir lequel d'entre-eux était le plus grand et ont même osé, dans le cas de Jacques et de Jean, revendiquer les places de prédilection à la droite et à la gauche de Jésus dans le royaume à venir ? (Mc 16.37) L'intérêt et le prestige ne sont pas un phénomène uniquement contemporain. Seul le Pape a reçu la promesse d'être le rocher, non son entourage (Mt 16.18). Effectivement, même en ce temps-là, n'était-ce pas le rationalisme des apôtres qui les a empêchés d'accepter la merveille de Sa Résurrection ?

Bien sûr, il serait faux de penser que Vassula n'a pas de supporters dans le clergé ou dans la hiérarchie. Au contraire, la soudaine initiative du Cardinal Ratzinger a sans aucun doute été motivée par le tollé général parmi les membres du clergé  provoqué par la Notification. De plus, les nombreuses réfutations hautement élaborées de cette Notification doivent avoir également pesé de tout leur poids .

Les " mille années " ou millénaire (Ap 20.2-7)

Examinons à nouveau le texte du Catéchisme, à propos du royaume qui doit suivre l'apostasie :

677 L'Eglise n'entrera dans la gloire du Royaume qu'à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection. Le Royaume ne s'accomplira donc pas par un triomphe historique de l'Eglise selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Epouse. Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier après l'ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe.

A ce point, en examinant le texte du Catéchisme, beaucoup de lecteurs pourraient supposer que nous avons atteint la fin de l'histoire humaine ; mais le texte que cite le Catéchisme précise bien que ce n'est pas du tout le cas, car une note de bas de page se réfère à Ap 21.2-4, passage introduit par la notion d'un " nouveau ciel " et d'une " nouvelle terre ", et parlant d'une " nouvelle Jérusalem ", symbolisant l'Eglise. Il est à noter que cette Eglise transfigurée ne monte pas au ciel (ce qui signifierait alors la fin de l'histoire humaine) mais descend du ciel (dans la terre nouvelle, pour une nouvelle période de l'histoire humaine : l'achèvement de sa mission auprès des non-Chrétiens). De plus, elle est clairement marquée par un élan missionnaire comme on le voit ci-dessous dans Ap 21.1 ... 22.5 :

21.1 Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle - car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n'y en a plus. 21.2 Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu ; elle s'est faite belle, comme une jeune mariée pour son époux. 21.3 J'entendis alors une voix clamer, du trône : "Voici la demeure de Dieu avec les hommes" (...) 21.23 La ville peut se passer de l'éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau lui tient lieu de flambeau. 21.24 Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre viendront lui porter leurs trésors. 21.25 Ses portes resteront ouvertes le jour - car il n'y aura pas de nuit - 21.26 et l'on viendra lui porter les trésors et le faste des nations. (...) 22.1 Puis l'Ange me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l'Agneau. 22.2 Au milieu de la place, de part et d'autre du fleuve, il y a des arbres de Vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les païens. (...) 22.5 De nuit, il n'y en aura plus ; Ils se passeront de lampe ou de soleil pour s'éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles.

Ces passages sont très clairement missionnaires et indiquent qu'en aucune façon, ici, nous ne devons comprendre qu'il s'agit de la fin du monde. Ce qui nous est décrit est un glorieux triomphe de l'Eglise sur la terre et, à ce sujet, c'est précisément le point de vue de Don Gobbi, de Vassula et de tout le mouvement prophétique contemporain dans l'Eglise catholique. De nombreux ouvrages ont paru, documentant de tels écrits prophétiques contemporains et historiques tels que La Foudre de Sa Justice .

De plus, il existe une longue tradition dans le christianisme datant même des premiers Pères de l'Eglise qui confirme également que le triomphe de l'Eglise ne surviendra pas par la destruction de ce monde et de l'histoire humaine mais par une transformation de ce monde. Comme l'exprime le Catéchisme :

Le Royaume ne s'accomplira donc pas par un triomphe historique de l'Eglise selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Epouse.

Cette notion " apocalyptique " du triomphe de l'Eglise a de profondes racines chez les premiers Pères de l'Eglise et peut être décrite comme la forme primitive du millénarisme. Le grand érudit de cette période de l'Eglise, le Cardinal Danielou a conclu que " le millénarisme est la forme par laquelle la chrétienté juive exprimait la doctrine de la Parousie ". Dans l'Histoire ecclésiastique (3.39), Eusèbe  déclare, sous l'autorité de l'évêque Papias du second siècle, que le millénarisme ne se trouve pas seulement dans l'Apocalypse mais est également considéré par beaucoup de Chrétiens comme faisant partie d'une tradition orale remontant à Jésus. Papias et St Irénée sont tous deux des expressions de l'Eglise apostolique primitive encore fermement enracinée dans les prophètes de l'Ancien Testament.

En particulier, St Irénée est un interprète et témoin qualifié de cette Eglise apostolique, et spécialement de l'enseignement de St Jean, car St Irénée (né vers l'an 120) fut également un disciple de St Polycarpe, qui connut personnellement St Jean . St Irénée, par exemple, dans Contre les Hérésies où il s'oppose aux hérésies de son temps, attaque vigoureusement ceux qui dégradent les espérances messianiques d'une vie meilleure en ce monde même avant la fin de l'histoire humaine. Le Cardinal Danielou note que St Irénée est tout-à-fait clairement convaincu d'une théologie bien développée du millénarisme. Cela est spécialement évident dans le livre 5, aux chapitres 25-35. Et dans le livre 5 au chapitre 35 de Contre les Hérésies, cela est tout-à-fait clair que les prophéties de l'Ancien Testament ne doivent pas être prises comme de simples déclarations allégoriques sur le ciel lui-même, mais qu'après la venue de l'Antéchrist, le millénaire sera établi ici sur la terre. En d'autres termes, l'enseignement des Pères n'est pas nébuleux. Au contraire, il a des racines scripturales profondes et explicites, remontant aux prophètes de l'Ancien Testament et il est spécialement développé dans le Livre de l'Apocalypse mais également dans les Epîtres ainsi que dans les Evangiles . Les réactions à cette croyance apocalyptique au triomphe de l'Eglise sur la terre apparaissent plus tard et semblent être surtout motivées par les interprétations humaines plutôt extravagantes qui en ont été faites. Il n'est pas surprenant que l'opposition à ce genre de millénarisme ait été surtout liée à l'opposition à la canonicité du Livre de l'Apocalypse dans la Bible elle-même puisque, comme nous l'avons vu, cette doctrine y est si clairement exposée.

Toute la doctrine sur le renouvellement de l'Eglise et du monde par une " seconde Pentecôte " est magnifiquement résumée par un message que Vassula a reçu le 17 août 1988 à propos du même passage de l'Apocalypse que cite le Catéchisme :

Ames très chères, le temps de votre purification s'approche. Ce que Je vais faire, c'est  par Amour. Votre purification sera pour vous sauver des portes de l’enfer. Je vais descendre sur vous comme l’éclair et vous renouveler de Mon Feu. Mon Esprit d’Amour va vous racheter en vous attirant dans l’Amour, et vous consumer en une vivante flamme d’amour. Je vais laisser Mon Esprit se répandre du ciel et purifier vos âmes souillées en âmes saintes et immaculées, vous purifiant comme l’or est purifié dans le feu. Vous reconnaîtrez le Temps du Salut et lorsque Mon Esprit d’Amour descendra.  A moins que cela n’arrive, vous ne verrez pas les Nouveaux Cieux, ni la Nouvelle Terre que Je vous ai prédits. Mon enfant, par Mon Feu, par Mon Amour, par Ma Miséricorde et par Ma Justice, Mes semences  germeront et s’ouvriront comme de nouveaux lis qui font face au soleil, cherchant Ma Lumière et Ma Rosée. Et Je déverserai de Mes Cieux Ma Lumière, vous embellissant, et Ma Rosée, vous nourrissant, pour que vous connaissiez une nouvelle ère d’Amour. Par Ma Puissance, Je vais balayer toute iniquité, toute perversion et tout mal, Je vais descendre sur vous comme un violent torrent d’eaux purificatrices, nettoyant tout votre mal, et vous laisser debout et droits comme des colonnes d’or pur. De Mes Torrents d’Amour Fervent, Je vais balayer tout ce qui est mensonger et falsifié. Tout comme l’argile est balayée par quelques gouttes de pluie, ainsi Mon Esprit d’Amour Sublime vous lavera de vos péchés qui souillaient votre âme. Moi votre Sauveur, Je vais vous renouveler, création, et vous offrir Mon Don . Mon Don va descendre du Ciel, Une Nouvelle Jérusalem Resplendissante, une Eglise Rénovée, Pure et Sainte, parce que Moi qui étais, qui suis et qui dois venir, Je vivrai dans Son sein et dans Son Ame-même. Vous La sentirez tous, palpitante et vivante, parce que Mon Sacré-Coeur battra en Elle.

Les messages reçus de la Vierge Marie par Don Gobbi interprètent également de manière similaire ce passage de l'Apocalypse, comme faisant part du triomphe imminent du Coeur Immaculé de Marie. Dans un message du 21 novembre 1993, la Vierge Marie parle également de cet événement dans le contexte du Livre de l'Apocalypse, se référant à plusieurs des passages auxquels se réfère également le Catéchisme comme nous le verrons plus loin :

Votre céleste Maman veut vous recueillir tous dans le sûr refuge de son Coeur Immaculé, pour vous protéger au temps de la grande épreuve et pour vous préparer à accueillir Jésus, qui est sur le point de revenir pour instaurer parmi vous son règne glorieux. Le règne glorieux du Christ s'établira surtout dans les coeurs et dans les âmes... Le règne glorieux du Christ correspondra à une floraison générale de sainteté et de pureté, d'amour et de justice, de joie et de paix. Car, les coeurs des hommes seront transformés par la force puissante de l'Esprit Saint, qui se répandra sur eux par le prodige de la seconde Pentecôte. Et les âmes seront illuminées par la présence de la très sainte Trinité, qui produira en elles un développement extraordinaire de toutes les vertus. (p. 1047)

Puis elle poursuit en disant :

Mais ce n'est pas possible si auparavant Satan n'est pas défait, lui, le séducteur, l'esprit du mensonge, qui est toujours intervenu dans l'histoire des hommes pour les conduire à la rébellion contre le Seigneur et à la désobéissance à sa loi. Le règne glorieux du Christ s'établira après la défaite complète de Satan et de tous les esprits du mal et par la destruction de son pouvoir diabolique. C'est ainsi qu'il sera lié et chassé en enfer ; et la porte de l'abîme sera fermée pour qu'il ne puisse plus sortir pour nuire dans le monde. Dans le monde régnera le Christ... L'Eucharistie libérera toute sa divine puissance et deviendra le nouveau soleil, qui reflétera ses rayons lumineux dans les coeurs et dans les âmes et aussi dans la vie de chacun, des familles et des peuples, qui formeront ainsi tous ensemble un seul troupeau, docile et doux, dont Jésus sera le seul Pasteur. C'est vers ces cieux nouveaux et cette nouvelle terre que vous conduit votre céleste Maman... (p 1047-1048)

 

Erreurs concernant le millénaire

On peut toutefois être déconcerté par le § 676 du Catéchisme, qui pourrait paraître contredire sur ce point à la fois la Bible (comme nous l'avons vu ci-dessus) et les Pères de l'Eglise :

Il faut toutefois préciser ici que ce dont parle la Bible, les Pères de l'Eglise et les prophéties  contemporaines n'a rien à voir avec le messianisme séculier. En fait, la note 2 du § 676 du Catéchisme parle surtout des formes athées de paradis sur terre, ce qui n'est manifestement le sujet ni de Don Gobbi, ni de Vassula ni des autres prophètes contemporains. Quant à la note 1, elle cite un décret du Saint Siège datant de 1944 désapprouvant la théorie voulant que le Christ reviendra régner visiblement ici sur la terre durant le millénaire. Manifestement, ce n'est pas du tout non plus ce qu'annoncent les prophètes contemporains. Dans les citations ci-dessus, par exemple, le message de Vassula parle de l'Eglise, et Jésus dit : " Mon Sacré-Coeur battra en Elle ". Ce n'est manifestement pas une notion matérialiste, littérale du règne du Christ. De même, dans les messages de Don Gobbi, comme nous venons de le voir, il y a une vision spirituelle :

L'Eucharistie libérera toute sa divine puissance et deviendra le nouveau soleil, qui reflétera ses rayons lumineux dans les coeurs et dans les âmes et aussi dans la vie de chacun, des familles et des peuples, qui formeront ainsi tous ensemble un seul troupeau, docile et doux, dont Jésus sera le seul Pasteur. (21 novembre 1993) (p.1048)

Bien sûr, ce règne du Christ se situe clairement après le jugement eschatologique de Satan (prince de ce monde et prince des ténèbres). Et le pouvoir de Satan dans le présent ordre du monde prendra fin, mais ce jugement préalable de Satan ne doit pas être confondu avec le Jugement Dernier qui met fin à ce monde. Ainsi, lorsqu'il parle du nouveau ciel et de la nouvelle terre, le Livre de l'Apocalypse parle de ce monde plutôt que du ciel lui-même. De même, la mission auprès des non-Chrétiens est manifestement quelque chose qui appartient à ce monde, mais à un ordre des choses tout-à-fait nouveau, au-delà de l'ordre historique présent de l'histoire de l'économie du salut. Notre ordre historique présent est toujours soumis à une particulière domination de Satan qui n'a pas encore été précipité dans l'abîme. Bien sûr, il a déjà été défait mais, comme St Pierre nous le rappelle, il rôde toujours dans le monde à la recherche d'une proie à dévorer (1 P 5.8). Pour amener l'ère prédite par les prophètes anciens et contemporains, Satan doit être retiré de la scène. Et cela doit arriver avant le nouvel ordre du monde. Cette défaite future de Satan est décrite dans l'Apocalypse 20.1 ... 7 :

20.1 Puis je vis un Ange descendre du ciel, ayant en main la clef de l'Abîme, ainsi qu'une énorme chaîne. 20.2 Il maîtrisa le Dragon, l'antique Serpent, - c'est le Diable, Satan, - et l'enchaîna pour mille années. 20.3 Il le jeta dans l'Abîme, tira sur lui les verrous, apposa des scellés, afin qu'il cessât de fourvoyer les nations jusqu'à l'achèvement des mille années. Après quoi, il doit être relâché pour un peu de temps. (...) 20.7 Les mille ans écoulés, Satan, relâché de sa prison, s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre.

Revenons à nouveau au § 676 du Catéchisme, où il y a plus d'une chose à noter concernant la phrase " Même sous sa forme mitigée, l'Eglise a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme, surtout sous la forme politique d'un messianisme sécularisé, " intrinsèquement perverse " ". Comme je l'ai clarifié plus haut, ce qui est décrit comme la " nouvelle Jérusalem " n'est en aucune manière une forme politique ou séculière de messianisme, pas plus qu'elle n'est le genre d'avenir proposé par certaines sectes fondamentalistes et par les Témoins de Jéhovah. Mais puisqu'ils fondent la justification de leurs théories dans ces passages mêmes de la Bible, j'espère sincèrement que le terme de millénarisme peut être sauvé. Il est clair que les écrits de Don Gobbi contiennent une forme tout-à-fait biblique de millénarisme et, comme nous l'avons déjà dit, ses écrits sont revêtus du triple imprimatur de deux Evêques et d'un Cardinal, ainsi que d'une large acceptation de la part du clergé. Plus récemment, le Pape Jean-Paul II a proposé que le Mouvement engendré par ce livre, le Mouvement Sacerdotal Marial, soit officiellement reconnu par la Congrégation pour le clergé. Ainsi, il ne fait aucun doute que ces opinions sur le millénarisme, l'apostasie actuelle et la défaite prochaine de Satan ont l'approbation du niveau le plus élevé de l'Eglise, c'est-à-dire du Pape.

Le terme prédestination peut être pris comme exemple du problème que pose actuellement le millénarisme. La prédestination est également un authentique terme biblique qui a été pour ainsi dire " terni " par son association avec des interprétations hérétiques dans le passé. Néanmoins, il reste là également place à une interprétation catholique authentique. De même, le millénaire est clairement une notion tout-à-fait biblique (Ap 20.2-7), et rejeter cette notion ou simplement l'ignorer laisse le champ ouvert à des interprétations hérétiques (par exemple celle des Témoins de Jéhovah) qui exploitent le fait que beaucoup de Catholiques sont incapables de fournir une exégèse satisfaisante de ces passages de la Bible, c'est-à-dire une exégèse qui résout tous les problèmes présentés par les textes. L'élimination que l'on a fait du millénaire vient de ce que nous ignorons le fait que la " nouvelle Jérusalem " est en fait l'Eglise achevant sa mission auprès des non-Chrétiens. Cette élimination mène à une présentation simpliste, incomplète et donc trompeuse de l'histoire du salut qui est contraire à l'Ecriture et à l'enseignement des premiers Pères. Plutôt que d'éliminer le terme millénaire, il serait préférable d'exposer clairement l'authentique doctrine catholique, en expliquant correctement ce terme.

Le Catéchisme et le millénaire

Le Catéchisme lui-même soutient clairement l'analyse ci-dessus, à savoir que nous sommes à présent dans un état imparfait qui doit être transformé non par la destruction du monde mais par une transformation de l'ordre historique des choses dans le millénaire. Cela est clair à partir du texte du Catéchisme :

Au No 674, au lieu de suivre sa démarche habituelle de citer l'Ecriture en note de bas de page, le Catéchisme use d'une démarche inhabituelle en citant mot pour mot un passage concernant le millénaire (Ac 3.19-21). C'est un texte-clé montrant l'enseignement primitif de l'Eglise qui reste à jamais valide et qui établit clairement que le millénaire du Livre de l'Apocalypse et la " nouvelle Jérusalem " prédite par les prophètes sont des réalités historiques, en ce sens qu'elles se situent en ce monde (et non après la destruction du monde). Il est vrai qu'elles sont au-delà de notre ère présente, mais non pas au-delà de la réalité de notre vie en tant qu'esprits incarnés. Ainsi, St Pierre dit aux Juifs de Jérusalem, après la Pentecôte (Ac 3.19-21) :

3.19 Repentez-vous donc et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés, 3.20 et qu'ainsi le Seigneur fasse venir le temps de répit. Il enverra alors le Christ qui vous a été destiné, Jésus, 3.21 celui que le ciel doit garder jusqu'aux temps de la restauration universelle dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes.

Il est très clairement souligné ici que l'événement futur annoncé n'est pas la fin du monde ! C'est bien plutôt le millénaire du livre de l'Apocalypse et l'Eglise triomphante - la Nouvelle Jérusalem céleste - qui conquiert le monde non-chrétien. Ce n'est pas une coïncidence si le pape actuel Jean-Paul II considère le millénaire à venir comme la plus grande époque missionnaire de l'Eglise ; en saurait-il plus qu'il ne le dit dans ses discours publics ? Notons, par exemple, ces paroles du Pape :

Alors que s'approche le Troisième millénaire de la Rédemption, Dieu prépare un grand printemps pour la Chrétienté, et nous pouvons déjà voir ses premiers signes... Alors qu'elle se prépare à célébrer le Jubilé de l'an 2000, l'Eglise tout entière est encore plus engagée dans un nouvel avent missionnaire .

Le fait qu'il veuille élever le statut du Mouvement Sacerdotal Marial dans l'Eglise mènerait à au moins une conclusion logique : le pape soutient l'enseignement de Don Gobbi sur l'apostasie et le Millénaire. Notons, par exemple, les préparatifs minutieux du Pape Jean Paul II pour l'an 2000. C'est également l'an 2000 que la Vierge Marie mentionne dans son message du 5 décembre 1994 à Don Gobbi :

Je te confirme que pour le grand jubilé de l'an 2000 éclatera le triomphe de mon Coeur Immaculé que je vous ai prédit à Fatima...

Il ne fait aucun doute que le Pape Jean Paul II considère avec attention les messages de Fatima. Cela est abondamment documenté dans différents ouvrages, notamment dans le livre " Fatima, Russia and the Pope John Paul II ". Il apparaît clairement dans de nombreux documents et entretiens que la gravité de ces " révélations privées " de Notre Dame de Fatima est prise par lui très au sérieux. Une des demandes de la Vierge Marie à Fatima était que la Russie soit collégialement consacrée à son Coeur Immaculé par tous les évêques du monde. Puisqu'une telle consécration collégiale n'avait jamais été réalisée jusqu'alors, le Pape fit de son mieux pour y parvenir en informant tous les évêques de son intention de faire un acte spécial de consécration et en les invitant à s'unir à lui dans cet acte. Pour souligner le lien avec Fatima, il avait même fait amener pour l'occasion la statue de la Madone depuis Fatima afin de faire cette consécration publique dans la basilique St Pierre le 25 mars 1984.

Manifestement, les idées exprimées par Don Gobbi et d'autres prophètes contemporains sont sujettes à controverse et, en particulier, totalement inacceptables aux rationalistes (les francs-maçons dans le clergé). Se pourrait-il que notre Saint Père actuel n'ose pas prendre une position publique claire, de crainte de créer un schisme ouvert dans l'Eglise sur ce sujet sensible, alors qu'il y a déjà tant d'oppositions contre ses enseignements ? Je crois que cette hypothèse explique très plausiblement l'action du Pape en regard du Mouvement Sacerdotal Marial. Il est à noter combien il encourage ce Mouvement et ses objectifs. Toutefois, jusqu'à maintenant, il a évité la controverse à ce sujet en restant discret dans les mesures prises.

Au début de cet article, je mentionnais que, dans les textes de la Messe, les lectures liturgiques sur l'apostasie sont tronquées et peuvent induire en erreur le lecteur ou le fidèle qui ne prend pas la peine de consulter le texte original de la Bible. Dans le Catéchisme, quelque chose de semblable se produit lorsque le Catéchisme, dans une note de bas de page, cite seulement la fin du texte qui traite du millénaire. En fait, en ne conservant que la dernière partie de la citation de la Bible, l'enchaînement des événements peut être mal compris par le lecteur.

Examinons le passage en question dans le Catéchisme, au § 677 :

Le Royaume ne s'accomplira donc pas par un triomphe historique de l'Eglise selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Epouse. Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier après l'ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe.

Cette section du Catéchisme (§ 675 - 677) a pour titre : "L'Epreuve ultime de l'Eglise". Comme nous l'avons vu, le Catéchisme lui-même établit clairement que l'apostasie générale constitue un aspect-clé de cette épreuve, bien que ce soit seulement la première partie de l'épreuve qui doit venir avant le millénaire. La seconde partie, durant laquelle les bêtes de l'Apocalypse ne jouent plus aucun rôle, vient après l'avènement du millénaire. Dans le Livre de l'Apocalypse, l'apostasie est expressément décrite dans les termes que nous avons déjà vus dans Don Gobbi : la bête (la Franc-maçonnerie) et le Faux Prophète (la Franc-maçonnerie ecclésiastique). Ces deux personnages sont introduits après que Satan ait décidé de faire la guerre à l'Eglise, les enfants de Marie. Les bêtes sont toutes deux jetées et enfermées en enfer avant le millénaire et le triomphe de l'Eglise.

En examinant dans la Bible le texte traitant du millénaire, il est tout-à-fait clair que ces deux bêtes sont consignées en enfer avant le début du millénaire. Bien sûr, c'est la défaite de l'apostasie qui rend possible le millénaire (le triomphe de l'Eglise). Le texte que cite le Catéchisme (Ap 20.7-10), établit clairement qu'au Jugement Dernier ces deux personnages qui ont déjà été consignés en enfer (au début du millénaire) seront rejoints par tous les autres damnés. Juste avant le moment du Jugement Dernier, Satan (et non les bêtes) sera relâché à nouveau pour " quelques temps ".

C'est pourquoi, il est important de bien distinguer d'une part le jugement  au cours duquel les bêtes sont condamnées et, d'autre part, le Jugement Dernier. Ce n'est que le Jugement Dernier qui met fin à l'histoire humaine. En fait, le Catéchisme achève cette section au No 678 avec la description du Jugement Dernier qui suit la description de l'Eglise triomphante, l'épouse (la Jérusalem céleste) qui est toujours engagée dans son oeuvre missionnaire auprès des non-Chrétiens.

Toutefois, on doit admettre que le Catéchisme aurait pu dire cela de manière plus claire. Puisque les auteurs du Catéchisme connaissaient certainement toute l'histoire de ces questions, se pourrait-il qu'ils aient estimé pastoralement judicieux de laisser tout cela sous cette forme ambiguë plutôt que d'alimenter la controverse ? D'autre part, si ces prophéties sont pour notre temps, ne devrions-nous pas envisager carrément le problème ? En fait, le sujet de l'apostasie et l'idée de Satan pénétrant jusqu'au sommet de l'Eglise ne sont jamais mentionnés dans la partie publiée des messages de Fatima. Néanmoins, dans le livre de Don Gobbi, il y est fait continuellement référence comme faisant partie du message de Fatima resté secret. Notre Pape présent et le Cardinal Ratzinger ont toutefois tous deux lu le secret. Il est évident que les précédents Papes qui l'ont lu ont peut-être jugé ce secret trop explosif pour être publié. Il semble toutefois que notre Pape actuel fait de son mieux pour combattre les maux-mêmes dont parle ce secret et pour promouvoir activement le Mouvement Sacerdotal Marial.

La Bête et le Faux Prophète

A ce point, il serait utile d'examiner attentivement l'enseignement de la Bible, comme nous l'avons fait jusque là. Bien sûr, le Jugement Dernier mettra fin à l'histoire humaine, mais pas immédiatement après l'apostasie. Avant le Jugement Dernier vient le jugement de l'apostasie. Les personnages de l'Apocalypse (la bête et le faux prophète) auront déjà été consignés en enfer avant le triomphe de l'Eglise (c'est-à-dire avant le millénaire), et la période où Satan est relâché pour " quelques temps " est réellement la seconde partie du grand conflit entre l'Eglise et Satan, mais un conflit dans lequel le faux prophète et la bête ne participent pas. Suivons le sort de la bête et du faux prophète pour rendre bien clair ce que je viens d'affirmer. Il serait bon de commencer par le passage de l'Ecriture cité dans le Catéchisme au No 677 (Ap 20.7-10) :

20.7 Les mille ans écoulés, Satan, relâché de sa prison, 20.8 s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre, Gog et Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer ; 20.9 ils montèrent sur toute l'étendue du pays, puis ils investirent le camp des saints, la Cité bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. 20.10 Alors, le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, y rejoignant la Bête et le faux prophète, et leur supplice durera jour et nuit, pour les siècles des siècles..

Celui qui lirait uniquement ce passage peut fort bien ne pas réaliser que la bête et le faux prophète qui sont les personnages-clés de l'apostasie, ont déjà été consignés aux feux de l'enfer avant le début des mille ans de paix (Ap 19.20-21) ; c'est leur défaite et l'enchaînement de Satan (Ap 20.2) qui rendent possible ce millénaire ou période de paix ; mais déjà une attaque finale (séparée) de Satan (sans l'aide des deux bêtes) est prédite comme venant après que la période de paix soit achevée (Ap 20.3). La victoire du Christ sur les bêtes amène le millénaire et est décrite de la manière suivante (Ap 19.15 ... 20.3) :

19.15 De sa bouche sort une épée acérée pour en frapper les païens ; c'est lui qui les mènera avec un sceptre de fer ; c'est lui qui foule dans la cuve le vin de l'ardente colère de Dieu, le Maître-de-tout. (...) 19.20 Mais la Bête fut capturée, avec le faux prophète. (...) 20.1 Puis je vis un Ange descendre du ciel, ayant en main la clef de l'Abîme, ainsi qu'une énorme chaîne. 20.2 Il maîtrisa le Dragon, l'antique Serpent, - c'est le Diable, Satan, - et l'enchaîna pour mille années. 20.3 Il le jeta dans l'Abîme, tira sur lui les verrous, apposa des scellés, afin qu'il cessât de fourvoyer les nations jusqu'à l'achèvement des mille années. Après quoi, il doit être relâché pour un peu de temps.

Les bêtes dont la damnation précède le millénaire sont clairement les agents-clés de l'apostasie, (en particulier le faux prophète). Ils apparaissent d'abord dans le Livre de l'Apocalypse après que Satan échoue dans son combat contre le Christ. Il est clair que la victoire pascale du Christ ne signifie pas que le pouvoir de Satan soit totalement brisé. Le Catéchisme le dit clairement au No 671. La Bible le dit également clairement lorsqu'elle dit (Ap 12.9 ... 12) :

12.9 On le jeta donc, l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. 12.10 Et j'entendis une voix clamer dans le ciel : " (...) 12.12 Soyez donc dans la joie, vous, les cieux et leurs habitants. Malheur à vous, la terre et la mer, car le Diable est descendu chez vous, frémissant de colère et sachant que ses jours sont comptés ".

Il est clair que nous vivons à présent dans la " courte période " décrite dans ce passage de la Bible qui a sans doute inspiré St Pierre de décrire cette courte période comme un temps d'attente anxieuse auquel se réfère le Catéchisme en note de bas de page. En fait, les réflexions de St Pierre établissent le parallèle avec ce que nous avons vu dans le Livre de l'Apocalypse où l'on parle de la Jérusalem céleste ou de l'Eglise triomphante : " Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle - car le premier ciel et la première terre ont disparu... " (Ap 21.1)

Se référant tout d'abord à cette " courte période " de temps présente, alors que nous attendons les nouveaux cieux et la nouvelle terre, St Pierre écrit (2 P 3.8 ... 13) :

3.8 Mais voici un point, très chers, que vous ne devez pas ignorer : c'est que devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. 3.9 Le Seigneur ne retarde pas l'accomplissement de ce qu'il a promis, comme certains l'accusent de retard, mais il use de patience envers vous, voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir. (...) 3.13 Ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle que nous attendons selon sa promesse, où la justice habitera.

Ainsi, il doit être clairement établi que l'Eglise apostolique espérait le triomphe de l'Eglise, non à la fin de l'humanité mais très tôt, même durant sa propre époque. En fait, c'est l'opinion générale des biblistes modernes. Il est intéressant de noter que St Pierre préface également sa remarque sur la venue du Christ d'un chapitre tout entier de dénonciations de futurs chefs spirituels apostats (2 P 2.1-22). En d'autres termes, lui également prévoit l'apparition du faux prophète avant un jugement par Jésus, dramatiquement préfiguré par Jésus lui-même dans l'Evangile de St Jean dans la scène où Jésus chasse les marchands du Temple (Jn 3.13-16).

Mais revenons aux deux bêtes. La relation entre Satan et les bêtes qui amènent l'apostasie est alors précisée (Ap 12.17 ... 13.12) :

12.17 Alors, furieux contre la Femme, le Dragon s'en alla guerroyer contre le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus. 13.1 Alors je vis surgir de la mer une Bête (...) 13.2 (...) et le Dragon lui transmit sa puissance et son trône (...) 13.7 On lui donna de mener campagne contre les saints et de les vaincre ; on lui donna pouvoir sur toute race, peuple, langue ou nation. 13.8 Et ils l'adoreront, tous les habitants de la terre dont le nom ne se trouve pas écrit, dès l'origine du monde, dans le livre de vie de l'Agneau égorgé. (...) 13.11 Je vis surgir de la terre une autre Bête ; elle avait deux cornes comme un agneau, mais parlait comme un dragon. 13.12 Au service de la première Bête, elle en établit partout le pouvoir, amenant la terre et ses habitants à adorer cette première Bête...

Tout cela est alors suivi de la destruction et de la punition des ennemis du peuple de Dieu (les ennemis de l'Eglise) par les sept derniers fléaux, et de la chute de Babylone, allant du chapitre 14 de l'Apocalypse et culminant dans la partie que nous étudions, commençant au chapitre 19. Ainsi, il est clair que l'apostasie (période extraordinaire de rationalisme) n'est pas un événement qui précède immédiatement la fin du monde. Au contraire, l'apostasie est immédiatement suivie par la période de mille années ou millénaire de paix. La partie de l'ultime attaque par Satan lorsque les mille ans sont terminés (Ap 20.7-10) n'est pas la même que celle de l'apostasie menée par les deux bêtes, lesquelles sont déjà consignées en enfer avant le millénaire.

Le problème de la première résurrection

Il y a un problème dans le passage parlant du millénaire, qui a conduit à de nombreuses formes erronées de millénarisme et, bien sûr, a donné au millénarisme mauvaise réputation. C'est malheureux puisque, comme je l'ai noté plus haut, le millénaire est un fait biblique que nous ne pouvons pas simplement ignorer ou nier, au risque de perdre notre crédibilité auprès des étudiants sincères de la Bible. Pire encore, le nier serait trahir la Parole de Dieu lui-même.

Le problème dans le passage parlant du millénaire est la section où il est parlé de ceux qui endurent l'apostasie et " des âmes de ceux qui ont été décapités pour le témoignage de Jésus et la Parole de Dieu ". Ces gens " reprirent vie et régnèrent avec le Christ mille années. Les autres morts ne purent reprendre vie avant l'achèvement des mille années. C'est la première résurrection " (Ap 20.4-5).

Il est clair qu'une lecture littérale de ce passage soulève quelques questions embarrassantes mais en fait, ce passage ne doit pas tellement être une pierre d'achoppement ou un objet de scandale. Le meilleur principe dans l'interprétation de la Bible n'est pas d'émettre des hypothèses fantastiques. Le meilleur principe est d'interpréter la Bible par des parallèles dans la Bible elle-même. En fait, l'Eglise primitive exprimait également cette idée de la résurrection comprise d'une façon spirituelle et il serait pertinent de citer cet exemple de la lettre de St Paul aux Romains puisque le Catéchisme lui-même se réfère à ce passage en référence de l'accomplissement du règne messianique du Christ (Rm 8.10-11) :

8.10 Mais si le Christ est en vous, bien que le corps soit mort déjà en raison du péché, l'Esprit est vie en raison de la justice. 8.11 Et si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

Il est à noter que, dans ce passage, le corps vivant d'un Chrétien justifié est décrit comme mort. Néanmoins, une sorte de résurrection est promise en un moment donné du futur par le pouvoir de l'Esprit.

Lors du dernier Cénacle international des responsables du Mouvement Sacerdotal Marial, Don Gobbi a souligné que lorsque le pouvoir de Satan aura réellement été brisé (lorsqu'il aura été enchaîné) durant l'ère de paix prédite par la Vierge Marie à Fatima, il y aura alors dans le monde un nouvel ordre des choses que nous ne pouvons pas même concevoir. Tout cela découlera de la seconde Pentecôte que le Christ va inaugurer dans le monde. En fait, en parlant du rôle de l'Esprit, St Paul exprime la même chose dans le passage auquel se réfère le Catéchisme (Rm 8.18-24) :

8.18 J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. 8.19 Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu : 8.20 si elle fut assujettie à la vanité, - non qu'elle l'eût voulu, mais à cause de celui qui l'y a soumise, - c'est avec l'espérance 8.21 d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. 8.22 Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement. 8.23 Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps. 8.24 Car notre salut est objet d'espérance...

 

Conclusion

Certains ont du mépris ou même de l'aversion pour ce qui est souvent appelé " révélations privées " mais doit être plus correctement appelé prophéties selon la terminologie biblique. Ce sujet a déjà été clairement exposé dans cette étude. Toutefois, il doit être souligné que le charisme prophétique fait partie de la vie de l'Eglise et que ceux qui en sont gratifiés n'ont pas à s'en excuser. Au contraire, comme le Cardinal Ratzinger l'a tout spécialement indiqué dans son intervention dans le cas de Vassula : " N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas le don de prophétie ; mais vérifiez tout ; retenez ce qui est bon. " (1 Th 5. 19-21).

En conclusion, le nouveau Catéchisme a amené au premier plan un sujet qui est le thème-clé de nombreux prophètes contemporains : l'apostasie au sein de l'Eglise. Toutefois, c'est une bonne nouvelle qui nous est annoncée, tant par ces prophètes que par l'Ecriture, que cette apostasie n'est qu'une phase passagère de notre histoire. Et si, dans un langage défaitiste, certains l'appellent période post-chrétienne, tant la parole de Dieu que le nouveau Catéchisme insistent sur quelque chose de tout-à-fait différent : la Bonne Nouvelle de notre salut. En outre, il est clair qu'une certaine forme de millénarisme est tout-à-fait conforme à la théologie catholique ; mais c'est un sujet qui a été extrêmement négligé dans l'histoire récente de l'Eglise catholique.

Dans cette étude, j'ai fait passablement référence aux écrits de Don Gobbi. Ils ont l'avantage d'être exprimés dans un langage très compréhensible. De plus, ils ont l'avantage considérable d'être largement acceptés par les prêtres, par la hiérarchie et, ce qui est le plus important, par le Pape lui-même comme je l'ai indiqué plus haut. En bref, j'ai essayé de présenter le sujet de façon que toute personne raisonnable y trouve un argumentaire sérieux et persuasif même si la conclusion peut étonner certains. Il ne serait pas équitable de ma part si j'omettais de mentionner la source de mes propres convictions et de mon optique sur ces questions, source qui m'a procuré un regard différent sur les enseignements des Ecritures des pères, des prophètes contemporains et du Magistère concernant l'apostasie et le millénaire. La clé de mon nouveau point de vue sur ce sujet, ce sont les écrits de Vassula.

Comme je l'ai mentionné plus haut, Vassula est presque certainement l'une des victimes de la franc-maçonnerie ecclésiastique infiltrée au Vatican (du moins au sens large du rationalisme). Cela émerge de la déclaration de clarification faite par le Cardinal Ratzinger aux supporters de Vassula : " vous pouvez continuer à promouvoir ses écrits ". C'est quelque chose qu'il n'aurait jamais dit s'il avait eu la conviction de quelque erreur concernant la foi ou la morale dans les écrits de Vassula. Cela est confirmé par le fait que l'on a pas réussi à trouver une erreur dans ses écrits pris comme un tout. Il en ressort que non seulement les gens sont libres de lire les écrits de Vassula mais qu'il leur est également permis d'encourager les autres à les lire également. De plus, à partir de ce que j'ai dit sur le millénarisme dans l'oeuvre de Don Gobbi, il est clair que les mêmes choses qui sont reprochées à Vassula dans la Notification avaient, par ailleurs, déjà été approuvées dans les écrits de Don Gobbi, lesquels sont revêtus d'un triple Imprimatur. De plus, ce genre de millénarisme n'a jamais été condamné dans l'histoire de l'Eglise quoiqu'il ait été plutôt négligé. Examinons ce que sont les " erreurs " de Vassula dénoncées par la Notification :

Dans ces présumées révélations, est annoncée une période imminente de prédomination de l'antéchrist au sein de l'Eglise. Dans une optique millénariste, est prophétisée une intervention définitive et glorieuse de Dieu, qui devrait bientôt instaurer sur terre, avant la venue définitive du Christ, une ère de paix et de bien-être universel. En outre, est également prévue la venue prochaine d'une Eglise qui serait une sorte de communauté pan-chrétienne, en opposition avec la doctrine chrétienne.

Il est clair dès lors que l'on peut arguer que Vassula elle-même est victime de la franc-maçonnerie ecclésiastique au sein du Vatican, franc-maçonnerie qu'elle et Don Gobbi ont tous deux dénoncé, ce qui n'a été reproché ni à l'un ni à l'autre ! Je pense particulièrement au message du 17 mars 1993 où Vassula révèle que le but de l'aspostasie est la destruction du Ministère apostolique de Pierre dans l'Eglise, le Pape de Rome. Il est remarquable que ce passage commence précisément par une citation du passage-clé de la lettre aux Thessaloniciens sur l'apostasie, passage en partie paraphrasé par le nouveau Catéchisme. Toutefois, la phrase exacte (2 Th 2.7) est quelque chose que le Catéchisme n'a malheureusement pas fait l'effort d'expliquer. Voici un extrait du message reçu le 17 mars 1993 par Vassula :

" la rébellion est déjà à l'oeuvre, mais en secret, et celui qui la retient doit d'abord être retiré avant qu'apparaisse ouvertement le rebelle " (2 Th 2.7). (Je vous le dis, aimez Mon Eglise comme Je L'aime et comme Je Me suis Moi-Même sacrifié pour Mon Eglise pour La rendre entièrement sainte, vous aussi, Mes prêtres, sacrifiez-vous pour Elle, imitez-Moi. Cela, Je vous le dis à tous et Je sais que Mes brebis qui M'appartiennent écouteront Ma Voix et ne Me feront pas défaut. Je M'adresse aujourd'hui à vous pour vous dire du fond de Mon Coeur les mêmes paroles amères que J'ai prononcées à l'adresse de Mes disciples à Mon Dernier Souper : " l'un de ceux qui partagent Ma table se rebelle contre Moi ". Je vous le dis maintenant avant que cela arrive afin que lorsque cela arrivera, vous croyiez que Je suis Celui Qui aujourd'hui vous parle.) Mes petits enfants, ne laissez pas vos coeurs se troubler ; ayez confiance en Moi et n'ayez pas peur. Bientôt, un Baptême de Feu sera envoyé par le Père pour brûler les crimes de ce monde. L'heure viendra où des hommes de pouvoir entreront dans Mon Sanctuaire, des hommes qui ne viennent pas de Moi. En fait, cette heure est déjà là. Moi, Jésus Christ, Je désire avertir Mes prêtres, Mes évêques et Mes cardinaux ; Je désire avertir toute Ma Maison d'une grande tribulation. Mon Eglise s'approche d'une grande tribulation. Rappelez-vous, Je vous ai choisis par Mon Esprit sanctifiant, pour Me glorifier. Je vous ai choisis depuis le commencement pour être les robustes piliers de Mon Eglise et pour vivre avec foi dans la Vérité. Je vous ai choisis pour partager Ma Gloire et pour paître Mes agneaux. Je vous dis solennellement que bientôt, vous serez éprouvés par le feu. Priez et jeûnez afin de ne pas être mis à l'épreuve ; restez fermes et gardez les traditions qui vous ont été enseignées. Obéissez à Mon pape  quoi qu'il arrive. Restez-lui fidèles et Je vous donnerai les grâces et la force dont vous aurez besoin. Je vous conjure de lui rester fidèles et de vous garder de quiconque se rebelle contre lui. Par dessus tout, n'écoutez jamais quiconque le rejette ; ne permettez jamais à votre amour pour lui de manquer de sincérité. Bientôt, vous serez confrontés à une épreuve telle que vous n'en avez jamais connue auparavant. Mes ennemis essaieront, par des paroles insidieuses, de vous acheter pour eux. Le démon est déjà à l'oeuvre et la Destruction n'est pas loin de vous. Le pape  aura beaucoup à souffrir. C'est pourquoi, vous serez tous persécutés parce que vous proclamez la Vérité et parce que vous êtes obéissants à Mon pape. C'est également pourquoi ils vous haïssent, parce que leurs actes sont mauvais et vraiment tous ceux qui oeuvrent pour le mal haïssent la Lumière et L'évitent par crainte que leur action de destruction soit mise à jour. (Cf. Jn 3.20) (Je vous le dis solennellement, chaque fibre de Mon Coeur est lacérée. Si quelqu'un croise votre chemin en apportant une doctrine différente de celle que J'ai Moi-Même instituée, ne l'écoutez pas. Ces gens viennent du Trompeur.) J'ai établi Ma fondation sur Pierre, le Rocher... et les portes de l'enfer ne tiendront jamais contre elle... Si quelqu'un croise votre chemin et vous dit : " votre fidélité que vous avez pour ce pape, changez-en pour le solide mouvement d'un autre ", ne changez pas ! Prenez garde ! (...) 

Le fait qu'un tel avertissement soit donné dans un langage aussi clair et direct constitue un autre rappel de la dure réalité que nous sommes effectivement dans le temps de l'apostasie. Mais la bonne nouvelle est que l'apostasie n'est que le signe indiqué par St Paul d'une nouvelle ère de paix et de bien-être qui doit venir, et c'est également la conclusion que nous donne la Vierge Marie à travers Don Gobbi, par laquelle je terminerai.

Le 13 mai 1994, anniversaire de sa première apparition à Fatima, la Vierge Marie déclarait :

Mon message est un message apocalyptique, parce que vous êtes arrivés au coeur de ce qui vous a été annoncé dans le dernier livre si important de la Divine Ecriture. Je confie aux Anges de lumière de Mon Coeur Immaculé la tâche de vous conduire à la compréhension de ces événements, maintenant que je vous ai ouvert le livre scellé. (p 1079)

Le 13 octobre 1990, anniversaire de sa dernière apparition, la Vierge Marie nous a donné à travers Don Gobbi ces paroles d'espérance :

Il est proche le règne glorieux du Christ, qui s'établira parmi vous par la seconde venue de Jésus dans le monde. C'est son retour dans la gloire. C'est son glorieux retour pour instaurer parmi vous son règne et pour ramener toute l'humanité, rachetée par son très précieux sang, à l'état de son nouveau paradis terrestre.

Ce qui se prépare est si grand qu'il n'y eut jamais rien de pareil depuis la création du monde. Préparez-vous dans l'humilité, la foi, dans une intense prière. Préparez-vous en vous rassemblant tous dans le cénacle spirituel de mon Coeur Immaculé. Préparez-vous dans le silence et l'attente. Je révèle mon secret uniquement aux coeurs des petits, des simples et des pauvres, parce qu'eux l'accueillent et y croient. C'est pourquoi, Jésus agit fortement en ces temps, pour préparer son avènement dans la vie des simples, des pauvres, des purs, des petits. Avec un petit nombre de ces petits enfants, le Seigneur instaurera bientôt sur la terre son règne glorieux, d'amour, de sainteté et de paix.  (p 889)

juillet 1997

Déclaration de Don Gobbi au sujet de Vassula :
Extrait de l’allocution de Don Gobbi (traduite simultanément en français par le père Joseph Schwizer), aux membres du Mouvement Sacerdotal Marial (MSM) réunis en Cénacle à Saint-Maurice le 15 juin 1991.

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