OECUMÉNISME
ET SPIRITUALITÉ
Troisième Symposium de
Discussion Oecuménique de Farfa *
Centro Ecumenico
Internazionale Brigidino di Farfa, Italie
14 - 17 novembre 2001
http://www.brigidine.org/
Vendredi 16 novembre 2001
Allocution de Mme Vassiliki Rydén
"Perché il mondo creda" - "Pour
que le monde croie"
Le 16 novembre 2001, Vassula était officiellement invitée à témoigner au Symposium oecuménique qui se tient périodiquement au Centre Oecuménique Brigittin de Farfa, près de Rome. Vassula devait présenter le point de vue d'une personne laïque sur l'unité. Chaque orateur disposait d'un temps de parole d'une heure, suivi par des questions et un débat. Le comité organisateur est formé de Catholiques et de Luthériens. L'Evêque catholique de Suède était présent ainsi que de nombreux prélats, professeurs de théologie et autres membres du clergé. A l'exception de Vassula, les nombreux orateurs qui se sont succédés durant les quatre jours du symposium étaient tous théologiens ou membres du clergé.
Lorsque Vassula eut achevé son témoignage et attendait les questions et le débat qui devait s'ensuivre, le théologien modérateur du symposium était en larmes. Il dit alors: "Ce sermon sur l'unité que nous venons d'entendre est le sermon le plus fervent que j'aie jamais entendu de toute ma vie entière. Aussi, je ne veux pas que l'on pose des questions ici, parce que c'était là une voix prophétique et s'agissant de prophétie, nous écoutons et nous accomplissons ce qui nous est demandé".
Voici le texte de l'allocution de Vassula :
16 novembre 2001 - "Pour que le monde croie"
APPEL DE DIEU À SON PEUPLE
Vassiliki Rydén
Seigneur, je prie comme Tu as prié: puissent-ils tous être un, comme le Père est en Toi et Toi en Lui, afin que le reste du monde croie que c'était le Père qui T'a envoyé. Pour cela, nous prions également pour les brebis qui ne sont pas de Ton troupeau, qu'elles aussi écoutent Ta voix. Nous prions pour qu'à partir d'aujourd'hui, le monde vienne à T'aimer. Amen.
Introduction
Premièrement et avant tout, je remercie le Seigneur pour ce
rassemblement spirituel, parce que c'est une grâce donnée par
Dieu pour nous tous, nous donnant l'occasion d'étendre Son
Royaume, en nous rapprochant dans la réconciliation. Ainsi,
toute délicatesse de notre part pour restaurer la maison
chancelante du Christ touche profondément le Seigneur. A chaque
pas vers une unité spirituelle, tout le ciel se réjouit !
Pour toute prière offerte pour la restauration du Corps du
Christ, la colère du Père diminue. Pour chaque rassemblement en
Son Saint Nom pour l'unité, Ses bénédictions sont répandues
sur ceux qui participent à ces réunions. Pour cela, je rends
gloire à Dieu qui ne nous fait jamais défaut.
Durant cette heure, je voudrais partager avec vous une
introduction du rôle des personnes laïques dans l'Eglise, puis
trois thèmes. Le premier thème est la metanoïa, fruit de
l'humilité qui conduit à la réconciliation et à l'unité ;
le second thème est notre péché de division, et le
troisième thème est le rôle du Saint Esprit pour nous mener
à l'unité.
Lorsque j'ai reçu cette invitation à parler de la spiritualité
oecuménique, j'étais réticente à mettre en paroles mon
expérience particulière avec Dieu. Je n'ose pas formuler une
classification de "spiritualité" à propos de mes
propres "conversations avec le Christ". Je laisserai
plutôt à Dieu la liberté, Lui qui a suscité les prophètes et
qui a parlé en Se révélant Lui-même "de manières
nombreuses et variées" (Heb 1.1) pour transmettre
à nouveau Son message au travers d'une faible main, un membre du
Corps du Christ. En ce sens, ce qui va suivre est un genre
différent de témoignage de la tradition mystique de l'Eglise.
Aussi, ce que vous allez entendre durant cette heure n'est pas un
discours théologique académique, mais plutôt un exemple vécu
par un témoin laïc de l'unité lorsqu'appelé par Dieu pour Son
service.
J'appartiens à l'Eglise Grecque-Orthodoxe. Dans notre manuel de
doctrine de l'Eglise Orthodoxe, tome I, publié en 1997 par
M. Trembelas, page 79, on peut lire : "Les
révélations sont définies comme un acte posé par Dieu par
lequel Il notifie à Ses créatures raisonnables les mystères de
Son existence, de Sa nature et de Sa volonté, selon les limites
de leurs capacités intellectuelles..." etc. Cela vaut la
peine de lire la page 78 où est décrite la nécessité que Dieu
Lui-même guide Son peuple. Il y a de nombreuses autres
références sur le rôle des laïcs dans notre Eglise Orthodoxe,
mais le temps limité nous empêche de les étudier ici en
détails.
Il est connu également que le Concile Vatican II a souligné
combien il est important que les laïcs contribuent à répandre
la Bonne Nouvelle par les différents dons accordés à Son
Eglise. Dans Lumen Gentium, le Concile a clairement
déclaré que les laïcs participent à l'office prophétique du
Christ. Le Christ accomplit cet office prophétique non seulement
par la hiérarchie mais également par les laïcs. En
conséquence, Il les établit tous deux Ses témoins et les
pourvoit du sens de la foi et de la grâce de la parole (LG 35).
Chaque personne laïque a un rôle à jouer dans ce service,
selon le charisme que Dieu lui a accordé et, par ces dons qui
lui sont accordés, est à la fois le témoin et l'instrument
vivant de la mission de l'Eglise elle-même, "selon la
mesure du don du Christ." (Eph 4,7) (LG 33).
Il est dès lors manifeste, selon ce qu'enseigne l'Eglise, que
les laïcs ont un rôle très important à jouer dans le monde et
que les charismes que le Saint Esprit accorde toujours à Son
peuple sont pour le service de la communauté et pour le
bénéfice de l'Eglise.
Depuis le tout début de cet appel, notre Seigneur, par grâce,
m'a approchée avec une prodigalité royale, S'adressant à moi
en poésie, puisque la religion et la vertu ont été Sa douce
conversation avec moi durant ces seize dernières années. Sans
aucun mérite, j'ai été appelée et j'ai répondu ;
l'Ecriture dit : "j'ai cru, et c'est la raison pour
laquelle je parle." (2 Co 13). Alors, le Seigneur m'a
demandé de Le reconnaître et, lorsque je L'ai reconnu, Il m'a
montré Sa Croix de l'Unité.
Une des premières paroles de commandement que m'a adressée le
Christ, était : "quelle maison est la plus importante,
ta maison ou Ma Maison ?" J'ai répondu : "Ta
Maison, Seigneur." Alors, Il a dit : "ravive Ma
maison, embellis Ma maison, unis Ma maison." J'étais
frappée par mon impuissance et je me sentais malheureuse. Je me
lamentais : "je ne sais pas comment faire tout
cela ; je n'y connais rien !" Alors, le Christ a
dit : "reste rien ; Je veux un rien et, dans ta
nullité, Je montrerai Mon autorité, Ma puissance et que Je
Suis ; aussi, meurs à toi-même et permets à Mon Saint
Esprit de souffler en toi." A partir de ce moment-là, Il
m'a demandé de marcher avec Lui, mais cela après avoir passé
par de nombreux feux spirituels. De cette façon, j'ai reçu de
Dieu la semence, sans aucun mérite. Il est écrit :
"Nul ne peut avoir quoi que ce soit à moins que Dieu le lui
donne." (Jn 3, 27)
Cette oeuvre du Saint Esprit est maintenant publiée en onze
volumes et traduite en une quarantaine de langues. Dans ces
écrits spirituels, nous voyons combien Dieu nous donne
d'occasions d'être parfaits et d'être capables d'atteindre la
déification par Sa divinité, et de devenir des dieux par
participation. Les fruits de cette oeuvre sont nombreux, parce
qu'eux aussi viennent du Seigneur, car toute bonne chose vient du
Seigneur. Il vaut la peine de mentionner l'un d'eux. Aujourd'hui,
il existe tout autour du monde plus de mille groupes de prière
oecuméniques qui se sont formés par ces écrits inspirés,
publiés sous le titre de "La vraie vie en Dieu".
Ces groupes de prière oecuméniques sont composés de fidèles
des différentes confessions de l'Eglise, qui se réunissent pour
prier pour l'unité et la réconciliation des églises. A partir
de ces groupes, neuf maisons de bienfaisance se sont ouvertes
pour nourrir les pauvres et les nécessiteux. Ces maisons sont
appelées "Beth Myriam", ce qui signifie "Maison
de Marie". D'autres vont s'ouvrir dans le proche futur,
par la grâce de Dieu, et deviendront également
opérationnelles.
Par la grâce de Dieu, j'ai été invitée jusqu'à maintenant
dans une soixantaine de pays, pour attester des grandes oeuvres
du Seigneur, ce que j'ai fait en plus de 700 réunions, devant
des Catholiques romains, des Orthodoxes et différentes autres
Eglises. Je ne pouvais pas refuser de m'adresser également à
d'autres frères et soeurs qui ne sont pas Chrétiens. Notre
Seigneur a également ouvert la porte aux non-Chrétiens, et
c'est ainsi que j'ai été appelée à m'adresser à des Juifs,
ainsi qu'à des Hindous, des Musulmans et des Bouddhistes qui,
après avoir entendu la Parole de Dieu, ont trouvé leur liberté
en se réconciliant avec le Dieu Trine, demandant le sacrement de
baptême. Car pour cela, le Christ a prié le Père en
disant : "Je ne prie pas seulement pour eux mais
également pour ceux qui, par leur enseignement, viendront à
croire en Moi..." (Jn 17, 20).
En mars 2000, le Seigneur nous a permis de nous rassembler en Son
lieu de naissance, à Bethléem. 450 personnes de 12 Eglises
différentes sont venues de partout, de plus de 55 pays, pour une
réunion internationale de prière pour la paix et l'unité. Nous
nous sommes rassemblés comme une seule et même famille. Nous
avions avec nous 75 membres du clergé qui sont venus de 12
Eglises différentes, mais également des prêtres de Terre
Sainte qui, ayant entendu parler de ce rassemblement de prière,
se sont également joints à nous. Cet événement oecuménique
était coordonné par des Juifs et des Palestiniens qui ont été
touchés par les écrits inspirés de "La vraie vie en
Dieu". Ils ont cru à la Rédemption du Christ et à Son
plan salvateur en nos jours et se sont portés volontaires pour
organiser cette réunion.
Lorsqu'on sait combien, actuellement, Palestiniens et Juifs se
combattent, leur réconciliation est un signe de la puissance du
Saint Esprit, qui a uni des gens de ces deux nations pour oeuvrer
ensemble à cette réunion pour la paix entre les Chrétiens
divisés. Comme le dit l'Ecriture : "Les artisans de
paix, lorsqu'ils oeuvrent pour la paix, sèment des graines qui
porteront fruit dans la sainteté." (Jc 3, 18)
C'est une leçon pour nous tous.
Voir tous ces membres du clergé, tous chrétiens bien que
portant des vêtements différents, les uns à côté des autres,
souriants, partageant, et ne faisant aucune différence entre
eux, participant aux prières et aux liturgies, était
manifestement un triomphe de notre Seigneur. Nous avons vécu et
avons eu un avant-goût de ce que sera un jour l'unité entre les
Chrétiens, et nous avons rendu gloire à Dieu. Avant les
allocutions et les présentations, nous avons aligné tous les
membres du clergé pour former une procession. C'était
impressionnant. Certains portaient des icônes, d'autres des
statues du Sacré Coeur et une statue de la Vierge Marie ;
en fait, la Madone était portée par un pasteur Luthérien, et
il en était très fier. D'autres portaient un encensoir allumé,
d'autres des cierges ; des prêtres Orthodoxes portaient
autour du cou les chapelets qu'ils avaient échangés avec les
prêtres Catholiques contre leur croix et leur Panagias, et tous
marchaient aux accents du Kyrie eleison d'une hymne
byzantine.
Des allocutions sur l'unité nous ont été adressées par des
membres du clergé de différentes Eglises. Leur discours sonnait
comme venant d'une seule voix et d'une seule pensée. Durant
leurs allocutions, nous avons senti le grand désir de nous tous
d'être un. Il y eut même un moment touchant lorsque, alors que
plusieurs membres du clergé de différentes Eglises étaient sur
le podium, un prêtres Catholique s'est agenouillé pour baiser
les pieds de tous les autres, leur demandant d'être pardonné.
Devant ce geste spontané d'humilité, un prêtre Copte, touché
aux larmes, fit de même et baisa les pieds de ses frères dans
le Christ. Nous avons vu et avons été témoins de la soif
d'unité qu'ont les laïcs et les membres du clergé. Mais nous
avons senti en même temps les profondes plaies que notre
division a causé au Corps Mystique du Christ, et c'est la raison
pour laquelle nous étions si joyeux et consolés de faire
l'expérience de ces actes sincères d'humilité et de
réconciliation. Si cela avait été une rencontre officielle de
l'Eglise et si nous avions eu le pouvoir et l'autorité, nous
aurions accompli l'unité séance tenante et l'aurions déclaré
au monde.
La grande majorité d'entre nous sommes lassés de cette
division, parce qu'elle n'est pas conforme à notre loi d'amour.
Le Christ est même encore plus fatigué de nous voir divisés.
Les acclamations et les cris de joie de toutes ces nations qui se
trouvaient liées ensembles, appelant à une complète unité
entre les Chrétiens, ont montré que cette division n'est pas
seulement un péché mais également un crime. Aussi, je vous dis
que le plus grand crime de tous est de maintenir les dates de
Pâques séparées. Comme ce sera bon lorsque nous crierons tous
ensemble, d'une seule voix et le même jour : "Christos
Anesti !" - "Le Christ est
ressuscité !" Nous disons tous "Que Ta
volonté soit faite sur la terre comme au ciel... ", eh
bien ! alors, qu'est-ce qui retient les officiels de
l'Eglise de faire la volonté de Dieu et de déclarer leur
réconciliation si déjà les laïcs et les prêtres du monde
entier vivent une unité ? L'Unité a commencé hier... nous
l'avons vue... nous l'avons vécue... nous nous en sommes
réjouis, et nous la voulons tout autant que la veut le Saint
Esprit. Jésus Christ nous a unis ensemble par Son Sang, alors
comment pouvons-nous renier cette unité ? "Il est
la paix entre nous, et Il a réunis les Gentils et les Juifs et a
abattu la barrière qui les maintenait séparés, détruisant en
fait, en Sa propre personne, l'hostilité causée par les
règlements et décrets de la Loi." (Ep 2,14-15).
Comment pouvons-nous dire "non" à Dieu, si Lui veut
que nous nous unissions ? Serait-ce parce que nos coeurs se
sont endurcis ? Avons-nous oublié les paroles du Saint
Père lorsqu'il a dit : "Les éléments qui nous
unissent sont bien plus grands que ceux qui nous divisent" ?
Alors, nous devrions empoigner ces éléments et les utiliser
pour aplanir le chemin vers l'unité complète.
Les grâces que nous avons reçues durant ces journées en Terre
Sainte ont été innombrables. Un Archimandrite du Patriarcat
Grec-Orthodoxe de Jérusalem, ayant entendu que nous étions là,
a invité les 450 personnes que nous étions à participer à la
Liturgie des Dons Présanctifiés en l'église du Saint
Sépulcre, puis un autre jour au Mont Thabor, et il invita à
communier tous ceux qui le voulaient et croyaient à la Sainte
Présence de Jésus dans cette Sainte Communion.
Il y eut tant de moments de joie à voir Orthodoxes, Luthériens,
Catholiques, Anglicans, Baptistes, etc., prier ensemble le
Chapelet, tous proches les uns des autres, et sans réticence du
fait que cette prière serait censée n'être pratiquée que par
les Catholiques. Au contraire, nous n'avons fait aucune
différence. La prière du Rosaire (Chapelet) nous a liés
ensemble, et le Saint Sacrement exposé, encore plus, car devant
notre Seigneur, nous nous sommes tous agenouillés et nous avons
senti, dans cette unité, que nous étions effectivement les fils
et les filles du Très-Haut parce que chacun était ému par
l'Esprit (Rm 8, 14), et comme des enfants appartenant
à une même famille, ensemble, côte-à-côte, nous étions un
et non les uns contre les autres, car l'esprit de
différenciation n'était plus parmi nous. En ces moments, nous
avons réalisé que nous vivions par la grâce et non par la
loi. (Rm 6, 14). Nos coeurs étaient liés ensemble et, en
présence du Christ, nous nous sommes vraiment senti unis dans le
Coeur du Christ. Plus tard, tous les membres du clergé ont dit
que lorsqu'ils seront rentrés chez eux, ils continueront à
promouvoir cette unité spirituelle et vont témoigner à leurs
frères de ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils ont vu afin qu'eux
aussi se réjouissent en un seul Seigneur.
Ce que nous avons recueilli en Terre Sainte durant notre
pèlerinage de l'Unité, est que nous avons senti que nos
prières étaient plus puissantes que nos discours et dialogues
parce qu'à peine avions-nous ouvert la bouche pour prier
ensemble, que nos prières étaient déjà entendues et
recevaient réponse. Exactement comme le Saint Père a invité à
Assise en octobre 1986 les représentants des grandes religions
pour prier pour la paix, les uns à côté des autres, nous
devons suivre cette ligne et promouvoir dans l'avenir beaucoup
plus de ces rencontres de dialogue inter-religieux.
Et enfin maintenant, après cette introduction, voici mon premier
thème, qui est la metanoïa :
L'appel de Dieu à une profonde metanoïa,
fruit de l'humilité qui nous mène à la réconciliation et à
l'unité.
Nous, peuple des églises, devons réaliser que nous
vivons dans un constant péché, le péché de notre division. "Tout
royaume divisé contre lui-même est dévasté, et nulle cité,
nulle maison divisée contre elle-même ne peut tenir."
(Mt 12, 25) Même si cette division n'est pas venue
directement de nous mais de nos ancêtres, nous la maintenons
toujours vive tant que nous restons divisés. Nous ne pouvons pas
dire que Dieu est content alors que les bergers sont encore
séparés. Nous ne pouvons pas daigner parler de l'unité sans
passer par une metanoïa et mettre en pratique les deux
grands commandements de Dieu. Ce serait comme si nous voulions
construire une maison sans en poser d'abord les fondations. Les
fondations de l'unité doivent être l'humilité, l'amour divin
et la conversion de notre coeur. Car comment pouvons-nous croire
que nous pouvons parvenir à l'unité si nous ne nous repentons
pas et ne vivons pas pleinement les deux plus grands
commandements, qui sont établis sur la loi de l'amour ? Les
semences de l'unité seraient alors constamment semées dans une
terre aride et stérile, et aucun germe ne jaillirait dans cette
sorte d'aridité, qui représente la dureté de notre coeur. Nous
devons nous asseoir et nous demander en nous-mêmes :
"peut-être recherchons-nous l'unité selon notre propre
pensée - et c'est peut-être pourquoi nous sommes toujours
séparés -, ou recherchons-nous l'unité de la manière que
le Saint Esprit de Dieu désire, mais avec laquelle nous ne
sommes pas d'accord ?"
C'est pourquoi, ayant à l'esprit la crainte du Seigneur, sachant
que Dieu sait ce que nous sommes réellement, une véritable metanoïa
est le premier et le plus important des pas qui sont demandés
afin de nous pourvoir de la lumière nécessaire pour nous mener
tous dans une unité spirituelle. Cette metanoïa, qui est
nécessaire, est en soi une puissance colossale qui nous
transfigurera et sera fructueuse. Aussi, soyons riches en
pauvreté ; comme le prêtre qui est tombé à genoux,
pleurant et baisant les pieds de ses frères appartenant aux
autres églises, demandant pardon, de la même manière,
repentons-nous dans l'humilité.
Nous devons abattre les vieilles briques à l'intérieur de notre
coeur, briques d'intolérance, d'orgueil, de manque de pardon,
d'infidélité, de désunion, de manque d'amour, et reconstruire
l'Eglise du Christ à l'intérieur de nos coeurs en nous
reconnaissant, en nous acceptant les uns les autres dans nos
coeurs, permettant à Dieu d'être plus en nous pour nous amener
Sa paix. A partir d'une profonde metanoïa, il doit se
produire une kénose offerte à Dieu, afin que Dieu puisse
nous remplir de Lui-même à profusion ; alors, nous serons "acceptable
comme une offrande, et rendu saint par le Saint Esprit.
(Rm 15, 16)."
Comme nous le savons, Dieu Se donne continuellement à nous
pour maintenir vivante notre âme, mais après notre metanoïa,
Dieu Se manifestera à nous en puissance et en grâce, alors
qu'Il exprimera les désirs de Son coeur, nous montrant comment
utiliser la clé de l'unité. Une metanoïa non seulement
nous mène à une conversion du coeur, mais une totale
transfiguration aura lieu, parce que la metanoïa est la porte
qui mène l'âme des ténèbres à la lumière. Aussi, à ce
jour, nous ne pouvons pas dire que nous marchons dans la lumière
puisque nous sommes toujours divisés et fragmentés ; si
nous ne sommes pas entrés dans la lumière, allons-nous voir la
divine Volonté de Dieu pour progresser dans l'unité et savoir
de quelle manière Il la désire ? Comment allons-nous
deviner notre chemin et savoir où nous marchons si nous sommes
toujours dans l'obscurité ? Si nous ne nous dépêchons
pas, cette petite flamme vacillante qui demeure en nous
s'éteindra. Nous devons nous dépêcher et mettre de côté tous
nos préjugés et puiser plutôt de l'huile des réserves de
l'humilité et de l'amour pour ranimer cette flamme vacillante en
une torche vive.
Mais alors, chaque église doit être désireuse de mourir à son
ego et à sa rigidité et alors, par cet acte d'humilité, la
présence du Christ brillera en elle. Chaque église doit passer
par un repentir continuel, et s'attacher au Christ en se joignant
à Son amour de l'humanité. Avec cet acte d'humilité, les
failles passées et présentes des églises seront effacées, et
l'unité sera accomplie. Une fois que nous aurons baissé nos
voix, nous commencerons à entendre la voix du Christ. Ce n'est
que lorsque nous baisserons notre tête que nous permettrons que
l'on voie la tête du Christ et non la nôtre ; ce n'est que
lorsque nous nous abaisserons complètement que le Christ sera
capable de nous élever pour que nous voyions Sa gloire. Il est
écrit : "Humilie-toi devant le Seigneur, et Il
t'élèvera." (Jc 4,10). Alors, et alors seulement,
nous serons capables de connaître la divine Volonté de Dieu,
car Il démontrera Sa puissance après nous avoir amenés à
zéro, et Sa sainte présence coulera dans le désert de notre
âme comme un fleuve, nous guérissant. Alors, lorsque notre
coeur sera restauré, notre âme nous interdira de retomber et
d'absorber le venin que nous absorbions dans notre division
pathétique. Nous n'aurons qu'un seul désir, et ce sera d'avoir
soif du pur liquide vivifiant qui donne la vie. De plus, ce pur
liquide limpide non seulement nous guérira mais nous
déborderons de miséricorde et d'amour. Ayant ainsi donné au
Saint Esprit un libre passage en nous, Il nous envahira
facilement, nous donnant également à profusion Sa lumière,
nous procurant une totale métamorphose, nous transformant en un
ciel.
Une fois, le Seigneur m'a permis de L'entendre dire ces
paroles : "Si tu permets à Mon Saint Esprit de
t'envahir, Il peut transfigurer ton âme d'un désert en un
jardin où Je puis prendre en toi Mon repos. Le Saint Esprit peut
transfigurer ton âme en un palais où Je puis être roi et
régner sur toi. Le Saint Esprit peut transfigurer ton âme en un
ciel où, dans ce ciel, tu Me glorifieras." Pour
parvenir à l'unité, nous devons passer par une transformation,
et tant que nous ne serons pas parvenus à partager une unique
Coupe autour d'un unique autel, cela prouvera que cette
transfiguration n'a pas encore eu lieu en nous, puisque nous
vivons toujours fragmentés. Alors, passons par une metanoïa
pour permettre à cette transfiguration d'avoir lieu par le Saint
Esprit. Sans cette transfiguration, nous serons incapables de
pénétrer dans les profondeurs de Dieu pour voir Dieu et Le
comprendre. Cette vision de la Divinité attirera indubitablement
nos coeurs en un seul. Avec l'expérience de la vision de Dieu,
notre âme réalisera également combien nous L'offensions par
notre division. Ce sera comme un acte de purification ou un
jugement mineur, mais ce sera le commencement de notre nouvelle
vie dans l'unique Christ.
Dans cette transfiguration, nous découvrirons que, bien que nous
serons toujours parmi les hommes, notre pensée sera dans le
ciel, et bien que notre corps se mouvra toujours parmi les
hommes, notre âme et notre pensée, capturées dans la divine
Volonté, comblées de la noblesse de la lumière de Dieu, seront
comme celle d'un ange marchant dans les cours du ciel parmi les
saints et les anges, devenant un seul esprit avec le Divin.
Alors, la prière du "Notre Père" sera
exaucée, parce que Son Royaume sera venu et Sa Volonté sera
faite sur la terre comme elle l'est dans le ciel. Dès lors,
toute notre compréhension sera parfaite, sans aucun défaut,
puisqu'elle sera divine et en accord avec la pensée de Dieu.
Nous avons appris que notre pensée ne peut jamais monter au ciel
par elle-même, et que ce n'est que Dieu seul qui peut l'élever
au ciel en lui dévoilant avec grand délice Ses mystères.
Aurions-nous répondu à la supplication du Christ "que
nous soyons un", ou aurions-nous répondu à Son appel
en montrant de l'obéissance à Son appel, qu'aujourd'hui, nous
partagerions Sa Coupe autour d'un seul autel et nous
dirions : "maintenant, je marche avec Dieu et je
gouverne avec Lui".
L'Eglise a besoin d'être consolidée, et l'unité est le seul
espoir de consolider l'Eglise. Tel qu'il en est actuellement,
l'Eglise, dans sa faiblesse, est en train de perdre sa
luminosité au point qu'elle ne peut même pas se lever pour
puiser elle-même l'huile et l'onction de guérison à la Source
de Vie qu'est le Saint Esprit. Dans sa peur de perdre ses
trésors, mais surtout son identité, - et je dis cela
spécialement pour notre Eglise Orthodoxe -, non seulement
elle barricade ses fenêtres, mais elle veille à ce que ses
portes également soient soigneusement verrouillées, ne
réalisant pas que son intérieur a accumulé la moisissure. Par
peur, elle interdit à la grâce de couler en elle, grâce qui
pourrait la mener courageusement à l'unité et à la
réconciliation. Celui qui agit par peur et s'assure que les
portes et les fenêtres sont soigneusement verrouillées a
généralement peur d'être dépouillé de ses valeurs. Mais ce
n'est pas uniquement l'Eglise Orthodoxe ; les autres Eglises
se comportent également de cette manière. Pourquoi ont-elles
peur et s'isolent-elles ? Pourquoi certaines
barricadent-elles encore leurs portes ? Le Christ n'a-t-Il
pas réconcilié Gentils et Juifs en les faisant adorer ensemble
un seul Christ ? Le Christ n'a-t-Il pas déchiré en deux le
voile qui séparait Dieu de l'homme, réconciliant la créature
et le Créateur ? Le Christ n'a-t-Il pas détruit les portes
de l'enfer et libéré les esprits ? Alors que pouvait faire
le Christ de plus qu'Il n'ait pas fait ? Pourquoi alors, à
ce jour, les églises se barricadent-elles et érigent-elles des
murs pour garder vivace cette division ? Si seulement elles
mettaient de côté leurs peurs, leur rigidité et leurs
suspicions, aujourd'hui, nous ne serions pas en train de parler
d'unité, parce que nous célébrerions déjà la Sainte
Eucharistie autour d'un seul autel.
Si les églises sont capables de surmonter les obstacles
négatifs qui les séparent, obstacles qui, selon l'Ecriture,
sont contre l'accomplissement de l'unité de foi, d'amour et
d'adoration parmi nous, le Christ sera fidèle à Sa promesse
d'accorder un temps de paix au monde entier. Cette paix attirera
chaque être dans le Corps Mystique du Christ, accomplissant Ses
paroles qu'Il nous a données dans Sa prière au Père lorsqu'Il
a dit : "puissent-ils tous être un en nous, comme
tu es en moi et moi en toi, afin que le monde croie que c'est toi
qui m'as envoyé," (Jn 17, 21). Cette supplication du
Christ au Père pour que nous soyons ainsi unifiés, laisse
clairement entendre que la création tout entière sera affectée
dans une unité spirituelle et non une unité par la signature
d'un traité. Mais une unité spirituelle telle que toute la
création en soit affectée ne peut pas se faire sans que
l'Esprit de Dieu dote l'humanité de Sa puissance. Alors, le
Saint Esprit doit lever de nouveaux apôtres pour qu'ils aillent
évangéliser le monde et attirer le monde entier à la foi au
Christ. Considérant notre division persistante, je dirais qu'à
ce sujet, l'Eglise a montré sa faiblesse.
Malgré cela, le Saint Esprit de grâce ne va pas s'arrêter là,
à cause de notre misère, à cause de nos défaillances
humaines, de notre ambition et de notre incapacité à nous
diminuer nous-mêmes et à nous réconcilier pour atteindre
l'unité. L'amour du Christ pour l'humanité L'oblige en nos
jours à Se courber depuis les hauteurs jusqu'à nous, avec Son
précieux Sang pour cacher ces imperfections. Le Saint Esprit
connaît notre faiblesse et nos défauts, alors, on ne peut pas
dire que le Saint Esprit ait cessé de déverser Ses
grâces ; Il est là, faisant beaucoup de bruit pour qu'à
la fin même les sourds qui se barricadent L'entendent et ouvrent
enfin les portes de leur coeur ; et ceux qui étaient morts
viendront à la vie. Eux qui avaient cessé d'être, ils seront
à nouveau.
Une des grâces que le Saint Esprit nous donne à notre époque,
ce sont les nouveaux apôtres qui sont préparés par Dieu pour
déverser de leurs lèvres les paroles de Dieu et leur faire
écho. Mais si nos esprits et nos coeurs ne peuvent pas
facilement être touchés pour les entendre, c'est peut-être que
nous sommes devenus trop techniques et malheureusement trop
rationalistes. Dans cet environnement technique, la miséricorde
du Christ est souillée, ainsi que la simplicité d'une vie
spirituelle avec Dieu. C'est pourquoi il est si important que
spécialement l'Eglise Orthodoxe mais également les autres
églises, accordent au Saint Esprit la liberté de souffler en
elles un souffle de résurrection. Dans cette résurrection,
elles se lèveront et réaliseront qu'évangéliser est une
nécessité pour réconcilier le monde à Dieu qui lui est
tellement étranger. Evangéliser une société déchristianisée
est également un moyen de permettre à des gens de toutes races
et de toutes croyances de retourner à Dieu et de commencer à
rechercher la face de Dieu. Chaque créature sur terre peut en
bénéficier, et lorsqu'ils se seront ainsi rendus à Dieu, le
Saint Esprit fera le reste et extirpera tous les obstacles qui
barrent le chemin à une complète unité spirituelle.
Dieu demande de nous un changement de l'intérieur. Il y en aura
qui diront : "mais nous avons toujours observé la Loi
de l'Eglise et nous y avons obéi..." Ce n'est pas suffisant
d'observer la loi de l'Eglise et d'y obéir. Notre rigidité nous
condamne. Très souvent, nous parlons de la loi, mais nous ne la
portons pas dans notre coeur. Le coeur de la loi est
l'amour ; mais si souvent nous vivons la lettre de la loi et
nous négligeons de vivre le coeur de la loi. Nous négligeons
souvent les éléments les plus significatifs de la loi, qui sont
l'amour, la miséricorde et la bonne foi.
Nous devrions être désireux de prier plus ensemble, parce que
les prières sont entendues et exaucées, tandis que les
dialogues ne sont que des paroles et des formules. Cela ne
signifie pas que nous devons éliminer nos conférences et
discussions, comme mentionné auparavant, pas du tout. Mais
qu'est-ce qui est le plus important pour nous, la lettre ou
l'Esprit ? Si nous disons "la lettre", alors, nous
oeuvrerons comme des administrateurs lorsque nous traitons des
affaires de Dieu, et nous ne serons pas justifiés, pas plus que
nous n'accomplirons quoi que ce soit, parce que ce sera comme si
nous disions à l'Esprit : "je ne suis plus un enfant
et je peux marcher tout seul". La lettre, alors, tuera
l'Esprit et nous deviendrons vraiment des administrateurs ne
faisant que remuer des papiers et laissant chaque réunion vide
de coeur.
Alors qu'est-ce qui est le plus important, la loi ou
l'Esprit ? Si nous disons "la loi", alors, nous
jugeons déjà nos frères assis près de nous, appartenant à
l'autre église, pendant que lui nous jugera déjà, et nous
entendrons de chacun de nous : "c'est nous qui
sommes dans la pleine vérité, et c'est nous qui avons
raison." Et ainsi, nous continuerons à fragmenter le Christ
et, à nouveau, nous n'arriverons à rien. Si nous commençons
par la doctrine et son contenu, là encore nous finirons
peut-être encore plus séparés et fragmentés, n'atteignant
jamais l'essentiel. Je n'entends pas par là que nous devons
violer la doctrine, puisque la doctrine est l'existence-même de
l'Eglise. Mais si nous permettons pour une fois au Saint Esprit
de nous guider, au lieu que ce soit nous qui guidions le Saint
Esprit, alors l'Esprit ranimera la lettre et la loi, Il nous
montrera la vraie doctrine, c'est-à-dire que Jésus Christ est
l'unique principe actif en nous en dépit de nos différences de
terminologie doctrinale. Pour cet acte de charité, nous avons
besoin d'une intense pauvreté de l'esprit et d'un débordement
de générosité. Alors, que nos dialogues doctrinaux commencent
avec le Saint Esprit. Qu'Il soit celui qui nous conduit par la
manche pour nous montrer dans notre coeur que l'essence de la
doctrine devrait être basée sur l'amour, le sacrifice, la
rédemption et une totale impartialité.
Notre péché de division
Si nous nous sommes divisés, déchirés et loin les uns
des autres, c'est à cause de notre intolérance les uns
vis-à-vis des autres et à cause de notre esprit d'orgueil. Nous
avons chassé le signe distinctif de la foi, qui est l'amour
divin, comme le Christ l'a dit à propos de la vertu
d'amour : "à ceci, tous sauront que vous êtes Mes
disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les
autres." (Jn 13.35) Cependant, l'amour du Christ
L'oblige à déployer une miséricorde infinie sur notre
division, cette division qui attire sur nous cette aridité et
cette dureté de coeur dévastant l'Eglise et amenant une
apostasie générale dans le monde chrétien. Le monde, apostat
comme il l'est maintenant, n'a plus de place pour Dieu, parce que
la place est occupée par une sorte d'auto-réalisation. Le monde
aujourd'hui refuse de rendre gloire à Dieu, et nous vivons une
époque où chaque bien est travesti en mal. Les Chrétiens sont
constamment déchristianisés à cause de notre division, ou
alors, ils tombent constamment dans l'erreur. Regardez autour de
vous et observez : un large pan de l'Eglise a été aveuglé
à cause de leur esprit rationaliste. Aissi longtemps qu'ils
n'auront recours qu'à leur propre esprit, ils continueront à
marcher dans les ténèbres. Ils continueront à proclamer leurs
lois au lieu de la loi de Dieu. Ils essaieront de changer la
Tradition de l'Eglise contre des frivolités et des analogies,
sans la Vérité qui est dans le Christ. Nous devons prier pour
ces Chrétiens qui minent si facilement la Divinité du Christ,
en dépouillant l'Eglise non seulement de ses icônes, statues et
valeurs culturelles, mais en la dépouillant également de la
présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. S'ils proclament
que le Christ est Roi et glorieux, affirmant Sa puissance,
proclamant Son redoutable pouvoir, Lui chantant des louanges,
reconnaissant Son Omnipotence et Ses puissants prodiges, nous
devrions leur demander pourquoi alors le Christ est devenu pour
eux une pierre d'achoppement lorsqu'il s'agit de mesurer la
magnificence de Sa divinité dans Sa Présence dans
l'Eucharistie ? A moins qu'ils voient Sa Divinité avec des
yeux spirituels, ils continueront à être comme un homme
somnolent qui ne saisit jamais rien de ce que vous lui dites.
Le Seigneur m'a permis d'entendre de Lui ces paroles : "
Je suis le Suprême Grand Prêtre sur toute Ma Maison, cette
Maison que, dans leur manque d'amour, les hommes ont
impitoyablement divisée. Aussi dois-Je rester à regarder Ma
Maison être divisée et dans une telle rébellion, et ne pas
intervenir ? [...] Il est
donné de moins en moins d'importance à Mon Eucharistie. [...] Que chaque race sache que Ma
Chair et Mon Sang viennent de Ma Mère. Oui, Mon Corps vient de
la Très Sainte Vierge, de sang pur..."
Prétention et discours des lèvres n'ont jamais trompé le
Christ, mais chaque fois que nous avons adopté un amour mutuel
qui a conduit à la paix et à une compréhension mutuelle, Son
Esprit S'est réjoui. Comment pouvons-nous attendre aujourd'hui
que Son Esprit Se réjouisse lorsque chaque fête de Pâques qui
passe, les dates de Pâques ne sont pas unifiées (à moins que
cela n'arrive par pure coïncidence, comme cette année), et ne
sont toujours pas unifiées officiellement ? Comment
Son Esprit peut-Il Se réjouir lorsque les membres de Son Corps
Mystique sont toujours dispersés comme les ossements desséchés
de la vision d'Ezéchiel ? Nous nous rebellons
audacieusement contre Dieu et contre toutes les puissances
célestes. Nous transgressons sans crainte Sa loi d'amour devant
Son Trône. L'Ecriture dit : "Celui qui sait le bien
qu'il peut faire et ne le fait pas, commet un péché"
(Jc 4.17) L'Ecriture ne ment pas et ne peut être
rejetée.
Alors, comment pouvons-nous attendre de l'Eglise qu'elle soit
crédible aux yeux du reste du monde lorsqu'elle prêche la paix,
l'amour, l'unité, la fraternité et la réconciliation aux pays
qui massacrent leur population, lorsque, en même temps, entre
nous, nous massacrons le Corps du Christ en nous lançant les
uns aux autres des flèches venimeuses ? Nous, maisonnée royale
du Christ, nous avons troqué notre gloire contre la honte. Dieu
nous appelle tous et nous invite à être un "afin que le
monde croie" (Jn 17.21). Ainsi, ce n'est que lorsque
l'Eglise sera guérie en s'unissant et en recouvrant sa vigueur,
alors seulement sera-t-elle capable de réconcilier le monde à
Dieu. A ce moment-là, consolidée comme elle le sera, elle sera
capable de renverser toutes les puissances obscures qui ont
enténébré le monde, et les dominations du malin qui nous
maintiennent dispersés.
Le rôle du Saint Esprit pour nous guider vers une
unité spirituelle
C'est uniquement le Saint Esprit de grâce qui peut faire
rapidement progresser l'Eglise dans l'unité, nous faisant
vaincre nos peurs d'aller de l'avant. Le Saint Esprit est là
pour brûler jusqu'à la racine tout ce qui continue à provoquer
des difficultés là où il ne devrait pas normalement y en
avoir, obstruant gravement le travail de l'Eglise et retardant
l'unité. C'est pourquoi je pense qu'il est très important de se
soumettre au Saint Esprit et d'accorder plus d'attention aux
charismes qu'Il accorde à l'Eglise. Nous devons cesser
d'éteindre le feu du Saint Esprit qui peut illuminer
l'intérieur de l'Eglise. Aussi, il est important que notre ego
soit dirigé par la grâce et non par la peur. Que le Saint
Esprit soit notre Parousie à l'intérieur de l'Eglise.
Le Corps du Christ, l'Eglise, comme nous le savons, augmente
toujours par le Saint Esprit et continuera à augmenter jusqu'au
dernier Jour, parce que le Christ est le Rocher, le Bâtisseur de
l'Eglise ainsi que le Berger de Son peuple. Le Christ est le
suprême Grand Prêtre sur toute Sa Maison, cette maison que les
hommes ont impitoyablement divisée dans leur manque d'amour. La
beauté et la gloire et le fruit qu'elle a donné jadis au
commencement de son existence, sont maintenant tombés comme des
fruits pourris. Si cela est faux, où se trouve cette Eglise
Apostolique dans son avidité à témoigner pour le Christ, à se
coucher sur l'autel des martyrs, à s'humilier dans l'arène de
la honte et de la souffrance plutôt que de renier le
Christ ? Où est cette ferveur de foi de disciples, brûlant
du désir d'évangélisation globale ? Ô Christ, combien
plus encore Ton Précieux Corps doit-Il être percé de coups de
lance et fragmenté avant que nous réalisions que nous pourrions
bien avoir divisé Ton Corps comme des outils du
"diviseur" en personne ? Nous l'avons fait
involontairement et sans le savoir. Aide-nous à trouver et à
préserver ce reste si sacré appelé Ton Eglise. Aide-nous à la
réunir à nouveau. Donne-nous une unité de l'Eglise,
déterminée à amener ta Seconde Venue comme une révélation
globale.
Bien que nous sachions qu'il y a un abîme ontologique entre le
Saint Esprit et nous, il peut être supprimé par le Saint
Esprit, et Il peut nous atteindre pour nous montrer que le vrai
Chrétien est celui qui est Chrétien intérieurement, et la
vraie unité spirituelle est et sera dans les coeurs. L'unité ne
sera pas de la lettre mais de l'esprit.
En vérité, indifférents à ce que nous attendons de l'Eglise,
indifférents à ce que nous voyons de ses défauts mais
également de ses triomphes, indifférents à la Croix d'unité
que nous plaçons sur ses épaules, à la fin, nous savons
d'expérience que cette Croix sera portée par les purs de coeur.
Si nous devons nous décider maintenant pour l'unité, alors,
nous devons ouvrir nos coeurs et recevoir ces âmes qui ont reçu
des dons du Saint Esprit. Lorsque nous rejoindrons finalement les
pauvres en esprit qui sont désireux de porter la Croix de
l'unité sur leurs épaules, alors nous trouverons un terrain
complètement dégagé sur lequel nous pourrons commencer à
semer les graines d'une véritable unité chrétienne qui
convertira le monde et le parfumera. Les églises doivent
permettre au Saint Esprit qui est la source intérieure de
l'unité chrétienne, de les renouveler et de les parfumer
d'abord ; puis elles, à leur tour, elles parfumeront nation
après nation, les amenant toutes à être une dans la Vérité,
parfumant ainsi le Corps Mystique du Christ. Aussi, les Eglises,
et spécialement notre Eglise Orthodoxe, doivent veiller
attentivement à ne pas éteindre l'Esprit et ne pas persécuter
les variétés de dons qu'Il distribue pour le bien-être de
l'Eglise, mais de permettre au contraire à Sa flamme de purifier
et de ranimer l'intérieur de l'Eglise pour la faire progresser
dans une unité spirituelle.
Le Saint Esprit appelle également Son Epouse à l'unité en
disant :
"Prie pour que [...] Moi,
l'absolue plénitude de Dieu, l'expression de votre esprit, la
lumière de vos yeux, Je descende parmi vous pour montrer au
monde combien il était dans l'erreur, pour montrer aux églises
l'iniquité de leur division et combien - bien qu'ils déclarent
journellement qu'il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un
seul baptême et un seul Dieu qui est Père de tous, au-dessus de
tous, au travers de tous et en tous - ils manquent de charité
les uns envers les autres. Nous ne pouvons pas dire : "tu as
tout fait pour préserver l'unité que Je t'ai offerte au
commencement, lorsque tu étais encore un enfant et que tu étais
encore dans Mes Bras". Aujourd'hui, tu dis : "je ne
suis plus un enfant et je peux marcher par moi-même" et,
dès lors, tu as quitté Mon embrassement et tu as accoutumé tes
pas à parcourir ton propre chemin... Oh ! enfant du
Père ! fruit du Fils ! Ma Cité et Mon Epouse !
ton parfum t'a quittée... Restera-t-il en toi quelques
survivants lorsque Je descendrai en pleine force ?(La vraie vie
en Dieu, 9 novembre 1994)
Je pense qu'il est également temps que nous cessions de
créer pour notre Seigneur de nouveaux Gethsémani. Plaçons
plutôt des guirlandes d'amour sur la Tête de notre Seigneur. Je
conclurai en disant que l'unité ne viendra que lorsque nous tous
commencerons vraiment à aimer Jésus Christ.
Vassiliki Rydén
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Mise en page : | 02-11-26 21:30 |
Association La Vraie Vie en
Dieu - Suisse tlig-ch@tlig.org |
* ECUMENISMO E SPIRITUALITÀ
Terzo Simposio di Argomento Ecumenico 14 - 17 nov. 2001
Centro Ecumenico Internazionale Brigidino di Farfa - http://www.brigidine.org/
16 nov. 2001 - Vassiliki Rydén - Perché il mondo creda.